Raphael Dias Belloli (Porto Alegre, Brésil, 1996) commence à se sentir respecté au FC Barcelone. Il a toujours eu de bonnes statistiques, mais cela n'a jamais été suffisant. Hans-Dieter Flick semble avoir trouvé la clé que le Brésilien atteigne un autre niveau. Un footballeur plus décisif et plus percutant qu'auparavant sur le terrain. Depuis le début de la saison, il a délivré deux passes décisives et inscrit trois buts, dont un triplé le week-end dernier contre le Real Valladolid.
Avant que ne commence cet été, le conseil d'administration avait identifié Raphinha comme le joueur idéal de l'effectif pour renflouer les caisses du club et obtenir le transfert de Nico Williams. Mais le Brésilien n'est parti, et le champion d'Europe espagnol n'est arrivé. Dans une interview accordée à 'RAC1', l'ailier a admis que cette situation l'avait mis en colère, mais qu'il n'a jamais hésité, qu'il n'a jamais voulu abandonner le club et qu'il a conservé son rêve de réussir à Barcelone.
"C'est gênant de voir des rumeurs de départ, c'est normal. Chaque jour, il y avait une nouvelle information, que je partais à tel ou tel club, et cela finit par vous déranger. J'ai toujours en tête de rester ici. Chaque saison, je pense à faire mieux que la précédente et à prouver que je suis capable de rester ici pour de nombreuses années. J'ai reçu beaucoup d'offres, mais la meilleure chose pour moi est d'être au Barça", a expliqué le joueur du Barça dans l'émission 'Tu diràs'.
Lorsqu'on lui a demandé s'il avait envisagé de quitter l'équipe à un moment donné, il a répondu de façon affirmative: "Les six premiers mois ont été compliqués pour moi et ma famille. Après la Coupe du monde 2022, je me suis amélioré et j'ai pu terminer la saison de belle manière. Je suis devenu plus calme, mais les débuts ont été assez difficiles. Mon adaptation au club a été difficile. Je savais que je devais le faire, mais je ne savais pas que ce serait aussi difficile sur le plan personnel. À un moment donné, j'ai pensé à partir. Le Barça est un club gigantesque et il est normal que ce soit difficile. Je n'étais pas habitué, mais c'est passé rapidement".
Mais les choses ont changé de façon positive. Aujourd'hui, il porte le brassard de capitaine: "Après avoir lu que j'allais partir, que le club ne comptait pas sur moi, après avoir entendu la presse dire du mal de moi... Je n'aurais jamais imaginé être l'un des capitaines du Barça. Je suis très motivé. Dans le vestiaire, les personnes me font confiance. Cela me réjouit et me fait ressentir que j'ai un rôle plus important. Cela m'a donné de la confiance en moi".
"Jai beaucoup pleuré ici aussi"
Raphinha explique à quel point la pression du football est exigeante sur le plan mental: "Si vous travaillez dur et que vous voulez faire une carrière dans le football, vous ne devez pas abandonner. J'ai eu de nombreux motifs pour abandonner, pour mettre le football de côté et pour passer à autre chose. C'est une profession qui vous détruit. J'ai eu des moments où je rentrais chez moi et je ne savais pas si je me lèverais le jour d'après pour aller m'entraîner à nouveau. J'ai beaucoup pleuré, y compris ici. Je travaille l'aspect psychologique car j'ai vu que c'était très important. Tout le monde devrait le faire, car cela aide beaucoup. Si vous ne prenez pas soin de vous, le football vous détruit. Il est très facile de sombrer dans la dépression et de tout abandonner".
Sur le plan purement sportif, le Brésilien a parlé des entraînements de Hans-Dieter Flick: "Oui, nous travaillons un peu plus physiquement. C'est normal. Chaque entraîneur a une façon différente de travailler. Xavi avait une façon de penser, de se concentrer sur le ballon. Hansi a une autre façon de penser et il pense que le physique nous aidera davantage. L'objectif minimum est de gagner la Ligue des champions. C'est normal. En jouant pour le Barça, l'objectif est toujours de gagner tous les titres. Si vous êtes dans un club comme celui-ci et que vous ne pensez pas de cette façon, vous n'êtes pas au bon endroit", a-t-il ajouté.
D'ailleurs, ce qu'il voit tous les jours l'impressionne. À commencer par Lamine Yamal: "Malgré son âge, Lamine a beaucoup de qualités et de potentiel. Je l'ai vu dès la première fois qu'il est venu s'entraîner avec nous. Maintenant, avec la confiance et plus de maturité, il fait les choses de façon plus naturelle. C'est important pour lui de rester calme et de ne pas se prendre la tête. Il a toutes les qualités pour devenir le meilleur joueur du monde". Et de même pour Dani Olmo: "C'est un joueur spectaculaire. Il n'est là que depuis peu de temps, mais j'ai l'impression que nous nous connaissons depuis longtemps, sur et en dehors du terrain. Nous avions déjà un effectif spectaculaire, mais quand des joueurs comme lui arrivent, ils n'ont pas besoin de s'adapter, ils doivent juste s'intégrer".
Raphinha défend Vinicius
Raphinha a également été interrogé sur le Real Madrid et ses débuts irréguliers avec Kylian Mbappé: "Je suis surpris qu'ils n'aient pas réussi à faire ce qu'en théorie, sur le papier, ils auraient dû faire. Mais le football, ce n'est pas de la théorie, le football se joue sur le terrain et c'est là qu'on montre si on est prêt ou pas, si on est en forme ou pas.... Tout cela se voit sur le terrain".
Il a également pris la défense de Vinicius Jr: "Le Vinicius des matches est complètement différent du Vinicius en dehors des terrains. Lorsque vous apprenez à le connaître en dehors du football, vous vous rendez compte qu'il s'agit de deux personnes complètement différentes. J'ai vu beaucoup de joueurs qui ont des façons d'être diffèrentes sur et en dehors du terrain. C'est normal dans le football, il y a beaucoup de joueurs comme ça".
"J'essaie d'expliquer à tout le monde que Vinicius n'est pas un mauvais gars, c'est une personne spectaculaire, une très bonne personne. Il est plus jeune que moi, mais quand je suis arrivé en équipe nationale, il était déjà là et il m'a beaucoup aidé. Nous nous entendons très bien et je parle souvent avec lui et je lui dis qu'il ne devrait pas faire ce qu'il fait parfois sur le terrain, mais je le comprends", a insisté Raphinha.
Le Brésilien du Barça s'est pris lui-même en exemple: "Quand j'étais plus jeune, j'étais plus casse-pied que lui. C'était beaucoup plus difficile de me côtoyer, mais avec le temps, vous apprenez que vous n'avez pas besoin de certaines choses. Tout le monde est différent, il est comme ça et je pense que cela lui donne de la confiance sur le terrain. Par exemple, Gavi sur le terrain, à mon avis, c'est un fou, il est très agaçant... Je le lui ai dit à plusieurs reprises. Mais en dehors du terrain, c'est une personne incroyable, affectueuse, aimable... et Vinicius aussi".
Malgré tout, Raphinha se dit résigné: "Il est difficile de convaincre les gens qu'il est comme ça quand ils le voient d'une certaine façon sur le terrain. Ce n'est qu'en partageant des moments avec lui que vous verrez que j'ai raison. Il est affectueux, c'est une personne qui plaisante toujours, qui sourit toujours. Il est difficile de voir Vinicius sérieux, il est toujours en train de plaisanter".
September 2, 2024