"Le foot, et l’OM en particulier, c’est comme Game of Thrones ou Sons of Anarchy, en fait. Or, en matière de série, je préfère le code d’honneur des héros de Peaky Blinders". Par cette déclaration, Jacques-Henri Eyraud a planté le décor de son interview accordée à So Foot.
Une semaine après avoir été démis de ses fonctions de président de l’OM, il n’a pas choisi d’apaiser la tension qui s’est installée entre lui et les supporters de club. Ces derniers réclament depuis des mois la démission d’Eyraud et ont enfin eu gain de cause. Pour la première fois depuis la perte de ses fonctions, l’ancien président marseillais a pris la parole et maintient sa ligne de conduite, lui qui avait envoyé une mise en demeure aux groupes de supporters après les incidents à la Comanderie courant janvier.
"La coalition qui est contre moi, je l’ai bien identifiée. Elle se compose d’abord de tous ceux qui rêvent de posséder l’OM ou de le diriger. Et puis, vous avez des salariés licenciés ou des anciens joueurs, a-t-il lâché avant de poursuivre. Vous avez des ultras, aujourd’hui interdits de stade, qui ont commis des malversations, des prestataires écartés qui se répandent dans la presse locale."
Cette dernière, et notamment La Provence déjà visée par André Villas-Boas durant ses derniers mois marseillais, en prend également pour son grade.
"Ce journal a une responsabilité évidente dans le climat actuel, il a franchi la frontière de la diffamation et des injures publiques…"
Débarqué dans le sillage de la reprise du club par Frank McCourt, Eyraud concède qu’il a également fait des erreurs sur ses cinq années passées à la tête de l’OM. La première d’entre elles concerne le "Champions Project" et ces ambitions peut-être pas en adéquation avec la situation financière de l’OM. Dans une ville comme Marseille, chaque mot a son importance et il l’a compris sûrement trop tard.
"J’ai sans doute employé des termes qui étaient excessifs et c’était du pain béni pour mes détracteurs. (…) La passion débordante dans un club de foot peut vous amener à prendre des mauvaises décisions."
Mais alors que McCourt a clairement laissé entendre que Jacques-Henri Eyraud ne ferait plus partie de l’organigramme dont Pablo Longoria est désormais le patron, l’ancien président ne l’entend pas de cette oreille et ne compte pas mettre les voiles.
"Je ne peux pas vous parler davantage pour le moment mais sachez que je continue cette belle aventure à l’OM avec Frank et Pablo."
Pas sûr que cette annonce soit accueillie avec le sourire sur les bords de la Canebière.