"J'aime cette compétition autant que quiconque dans le foot. C'est quelque chose que tout le monde rêve de gagner", ou de regagner dans son cas après ses deux sacres à la tête de Porto (2004) et de l'Inter Milan (2010), a admis l'entraîneur lundi en conférence de presse avant de défier l'Olympiakos pour sa deuxième sortie depuis sa nomination mercredi.
Le pari peut sembler un peu fou, voire complètement fou pour le moment, alors que Tottenham n'est que 10e de son championnat.
La performance de samedi, avec une victoire à West Ham, la première depuis 10 mois à l'extérieur pour les Spurs, a, certes, été encourageante mais le club reste néanmoins fragile et le chantier de taille.
Mais on se dit que si les Londoniens arrivent à retrouver la flamme qui les habitait l'an dernier et leur avait permis de renverser des situations apparemment désespérées, comme contre l'Ajax en demi-finale, une nouvelle belle épopée reste encore possible.
Après tout, s'il y a bien une compétition où Mauricio Pochettino a laissé à son successeur une situation bien réglée, c'est la Ligue des champions.
Comme l'an dernier, Tottenham a mal débuté sa campagne européenne avec un nul 2-2 sur le terrain de l'Olympiakos après avoir mené 2-0, et une déroute historique à domicile contre le Bayern (7-2).
Un hiver où tout peut changer
Mais les Spurs ont montré que la Ligue des champions est une compétition désormais à part pour eux en enchaînant deux larges victoires face aux Serbes de l'Etoile Rouge de Belgrade (9-0 en cumulé) qui les mettent dans une situation confortable.
Si Tottenham bat l'Olympiakos, qui a perdu ses trois matches depuis leur nul initial, il sera qualifié. S'il fait match nul et que Belgrade, à domicile, ne bat pas le Bayern, aussi.
Valider son billet pour la phase à élimination directe dès mardi permettrait au club londonien de voyager sans craintes à Munich pour le dernier match.
Cela donnerait surtout du temps à Mourinho pour façonner davantage le jeu de son équipe et même peut-être l'effectif par quelques retouches cet hiver.
Les rapports de force au tirage des huitièmes de finale mi-décembre sont souvent bien différents de ceux de mi-février, lorsqu'il faut effectivement disputer les rencontres, et les Spurs pourraient en être une nouvelle illustration.
"Donnez-moi du temps. Donnez-moi du temps pour mettre en place mes idées et nous n'aurons aucun mal à jouer contre n'importe quelle équipe en Europe", s'est même vanté lundi le technicien portugais, fidèle à son extrême confiance en lui.
Interrogé sur un éventuel traumatisme qu'aurait infligé au club sa finale perdue contre Liverpool la saison passée, expliquant son début de saison raté, il a répondu avec une candeur teintée de malice : "Je ne sais pas parce que je n'en ai jamais perdues."
"Je peux imaginer que ce n'est pas facile du tout. Mais il y a l'exemple de Liverpool, qui était toujours très fort et a gagné la Ligue des champions juste après avoir perdu la finale", s'est-il ensuite rattrapé. La voie est toute tracée pour les Spurs.