Cette saison, l'AS Saint-Etienne est l'équipe de Ligue 1 la plus pénalisée par la VAR, que ce soit par les décisions prises ou justement celles qui ne sont pas prises à l'aide de l'assistance à la vidéo. L'arrivée de la VAR a été un véritable tremblement de terre dans le football moderne et notamment pour les défenseurs qui doivent plus que jamais faire attention aux mains et à leurs interventions dans la surface de réparation pour ne pas concéder des penaltys à outrance.
Si la majorité des défenseurs doivent inconsciemment faire plus attention et changer leur manière de défendre, Timothée Kolodziejczak, lui, n'a rien changé, comme il l'a confié dans une interview accordée à 'L'Equipe'. Le défenseur de l'ASSE n'est pas un fervent défenseur de l'arbitrage vidéo.
"Un impact sur mon jeu ? Par rapport à des faits de jeu, oui, c'est plus embêtant. Quand on fait une faute que l'arbitre ne voit pas, l'assistance vidéo peut nous "couper la tête". Lors de l'avant-saison, on nous avait expliqué comment cela allait se passer, mais, une fois dans le match, tu n'y penses plus jusqu'à ce que l'arbitre fasse appel au VAR, et tu te dis 'putain... '. Par exemple, notre but contre Amiens qui a été refusé. Je savais que j'avais fait une petite poussette, et quand l'arbitre a demandé l'assistance vidéo, je me suis dit : 'Il ne va pas le valider'. C'est un outil nécessaire mais pas toujours utilisé à bon escient. Même les arbitres ne savent pas, notamment sur les mains. Ça va à dix mille à l'heure, on défend les mains comme ça (il les écarte), et si une frappe arrive à deux mètres de toi, elle va atterrir sur ta main, tu n'as pas le temps de l'enlever", a analysé Timothée Kolodziejczak.
"Cela repose sur l'interprétation de l'arbitre"
"Quand tu tacles et que le centre vient sur ta main, comment tu fais ? Je ne vais pas défendre les mains dans le dos ! On le voit de plus en plus chez les défenseurs ? Oui, Sergio Ramos, par exemple ! Je n'ai pas cette habitude. Franchement, c'est emmerdant. Je ne le fais pas car j'ai besoin de mes bras pour mon équilibre et me retourner, et on ne m'a jamais demandé de défendre comme ça depuis ma formation. Mais c'est une histoire sans fin, qui dépend de l'interprétation des arbitres. Vingt arbitres vont juger la même action, et ils vont te dire des choses différentes", a ajouté le défenseur français.
Timothée Kolodziejczak tente d'oublier la présence du VAR quand il joue : "J'essaie de ne pas y penser sinon je ne joue plus naturellement. Je joue comme s'il n'y avait pas le VAR sauf sur les coups de pied arrêtés : avant, on prenait plus de risques, sur les tirages de maillot. Aujourd'hui, on fait plus attention, c'est plus compliqué de faire de petites fautes. Mais grâce au VAR, on voit également des petites fautes d'attaquant, des contrôles de la main ou sur les hors-jeu... Et cela simule beaucoup moins aussi."
Le défenseur de l'ASSE considère qu'il sera peut-être plus simple d'être défenseur à l'avenir avec la VAR : "Je prends autant de plaisir ? Oui, dans les duels, je me régale toujours. À l'avenir, cela va peut-être devenir plus simple pour un défenseur, avec une vision de jeu qui est plus dans l'anticipation, que pour un autre plus dans le corps-à-corps. Il faut qu'on reste nous-mêmes, qu'on ne commence pas à penser au risque de prendre un carton à cause du VAR, sinon on ne joue plus. Le ralenti est trompeur aussi, cela peut parfois être plus spectaculaire qu'à vitesse réelle. L'arbitre doit bien regarder les deux vitesses car ce n'est vraiment pas la même chose".