L'avènement de Rayan Cherki en équipe de France

"Ça fait plaisir, c'est le début d'une belle aventure, impatient de commencer", a expliqué l'attaquant de 21 ans, tout sourire, dans une vidéo diffusée par son club de l'Olympique lyonnais au moment où le sélectionneur des 'Bleus' annonçait sa sélection.
"Surtout qu'on va disputer deux beaux matchs (contre l'Espagne en demi-finales le 5 juin à Stuttgart, puis en finale ou pour la 3ème place le 8, ndlr), donc impatient d'apporter ma pierre à l'édifice", a développé Cherki qui ne disputera donc pas le championnat d'Europe Espoirs en Slovaquie avec les 'Bleuets', dont il était pourtant l'une des pièces majeures.
"On perd un leader technique", a commenté Gérald Baticle, le sélectionneur des Espoirs, "mais c'est une fierté lorsqu'un de nos joueurs est appelé par Didier, cela fait partie de nos objectif et il est atteint".
"Rayan aurait pu être là aussi au mois de mars, par rapport à ce qu'il réalise avec son club où il a été beaucoup plus décisif, que ce soit à travers ses buts et ses passes", a rappelé Didier Deschamps qui lui avait alors préféré le jeune Parisien Désiré Doué.
Mais après un exercice débuté dans le "loft" lyonnais et terminé en boulet de canon, le meilleur passeur de Ligue 1, promis à un avenir radieux depuis ses débuts professionnels à seulement 16 ans, va découvrir les A, faisant du même coup taire les spéculations sur son choix de sélection alors qu'il était susceptible d'intégrer aussi bien l'équipe nationale algérienne qu'italienne en raison de ses origines familiales.
La France a fini par emporter le morceau mais Deschamps a nié avoir voulu forcer le destin international de Rayan Cherki, se réfugiant derrière des critères uniquement sportifs.
"Je n'ai jamais bloqué un joueur ni l'empêché de choisir. Quand je les prends, c'est pour nos besoins mais pas pour les empêcher de faire autre chose. À aucun moment je n'ai joué avec ça depuis que je suis sélectionneur", s'est-il défendu.
Sportivement également, malgré un talent reconnu de tous, Cherki a retardé son éclosion au plus haut niveau en rechignant parfois aux tâches défensives ou en annihilant ses propres actions par un dribble de trop.
"Pour moi, c'est un joueur qui a des capacités d'élimination, de créativité, qui ont pu, pendant des périodes, énerver aussi, parce que ce n'était pas toujours forcément efficace", a reconnu Deschamps qui situe encore la marge de progression du Lyonnais "dans le travail collectif, défensif".
Mais Didier Deschamps ne veut plus se passer "des capacités individuelles (de Cherki) à pouvoir faire des différences avec un dribble ou une passe" tout en souhaitant qu'il "garde sa créativité, sa spontanéité en étant le plus naturel possible".
Naturel, brut de décoffrage, l'attaquant lyonnais l'a souvent été lorsqu'il a dû s'exprimer dans les médias où les joueurs préfèrent souvent la prudence des propos. Comme lors de la dernière journée de Ligue 1 après la victoire de l'OL face à Angers durant laquelle, il a acté son départ de Lyon, son club de toujours.
"Je pense que c'était ma dernière avec Lyon. Maintenant je suis prudent. Je sais ce que j'ai vécu l'été dernier. Cela n'a pas été facile à vivre pour moi, je n'oublie pas par où je suis passé. J'ai commencé la saison au loft alors que je n'ai jamais trahi le club. La saison prochaine? Je vais voir où le vent me mène", avait-il alors affirmé.
Convoité, Rayan Cherki se voit offrir deux nouvelles possibilités de briller au plus haut niveau. "C'est une étape importante pour lui, qui demandera confirmation", a prophétisé Deschamps.