A Lille, Jonathan David enfin décisif

Recrue la plus chère de l’histoire du club (27 millions d’euros), le Canadien éprouvait les pires difficultés dans le dernier geste depuis son arrivée cet été. Il avait même dû attendre le 22 novembre pour ouvrir son compteur avec le club nordiste, dans un match largement remporté face à Lorient (4-0).
Arrivée à la dernière minute d’une rencontre déjà pliée et où tous ses partenaires semblaient ne jouer que pour le faire marquer, la délivrance n’avait pas lancé de série. Malgré un but deux semaines plus tard contre Monaco (2-1), l’attaquant a continué à avoir du déchet dans son jeu.
Son bilan statistique brut reste d’ailleurs modeste: 27 apparitions toutes compétitions confondues, dont 21 titularisations, pour seulement 4 buts et 3 passes décisives. Loin des 37 buts inscrits en deux saisons avec La Gantoise, ses premières chez les professionnels, mais aussi de ses 11 en 12 sélections internationales.
Petit à petit, la situation semble pourtant s’améliorer pour celui qui vient de fêter ses 21 ans. "Il travaille. Il a évidemment plus de repères par rapport à ses partenaires. La coupure lui a permis aussi d’analyser sa première partie de saison, qui était évidemment insuffisante dans les stats", a jugé Christophe Galtier après la victoire contre Rennes dimanche.
L’entraîneur lillois, qui souligne régulièrement l’investissement de son joueur à l’entraînement, avait dans l’idée d’installer une attaque à deux dont il serait le leader et qui serait complétée par Burak Yilmaz, Timothy Weah voire Yusuf Yazici.
Malgré ses 35 ans et le changement d’environnement pour lui qui n’avait jamais joué dans un championnat d’Europe de l’Ouest, la recrue Yilmaz s’est imposée comme un exemple dans l’attitude et l’efficacité (9 buts en Ligue 1). Et comme Yazici a flambé en inscrivant deux triplés en Ligue Europa dans une position plus avancée que celle qu’il occupait habituellement, David a dû se battre pour garder sa place.
Premier sorti contre Angers (1-2) puis remplaçant à Nîmes (1-0) lors des deux premiers matches de la nouvelle année, il a profité de la blessure du plus âgé des deux Turcs pour se relancer. Et marqué deux buts de renard sur des ballons mal repoussés par les gardiens adverses.
Un registre de pur numéro 9 pour un attaquant complet, qui évoluait un cran plus bas en Belgique. "Il n’est pas transformé, c’est juste une question de confiance. On savait qu’un attaquant, une fois qu’il commence à marquer...", a dit Benjamin André après le match contre son ancien club.
"C’est un bon joueur, il vient, il décroche, il fait énormément d’efforts pour l’équipe. On est très content qu’il soit récompensé parce qu’il le mérite", a ajouté le milieu de terrain.
Leader des différentes statistiques de pressing dans le camp adverse, bon passeur, Jonathan David permet au Losc d’être équilibré. Un travail de l’ombre qui démontrait une attitude volontaire mais ne levait pas les doutes naissants sur le réel talent d’un attaquant encore très jeune.
Des interrogations qu’il commence à lever et qui permettent au Losc, toujours collé au Paris Saint-Germain au classement, de continuer à croire au titre de champion.