Lorsque Cafaro est sorti du banc mercredi face à Nantes, qui menait Reims 1-0, le milieu offensif était loin d'imaginer qu'il serait le héros de la soirée, impliqué sur les trois buts de son équipe.
"J'avais à cœur de faire une bonne entrée mais je ne pensais pas que ça allait aussi bien se passer", a-t-il confirmé après le match.
En seulement six minutes, Cafaro a d'abord déposé un ballon sur la tête d'El Bilal Touré, puis a forcé Nantes à concéder un penalty, avant de finalement s'offrir le but du 3-1. Quelle soirée ! "L'entrée de Mathieu a dynamisé notre attaque. Il a été très consistant et surtout efficace", a savouré son entraîneur, David Guion.
"Fâché ? Non"
Une belle revanche pour le Rémois, vexé d'avoir été laissé au repos trois jours plus tôt, lors de la défaite à Brest (1-2).
"Ce n'était pas mon choix et ce n'était pas forcément compréhensible. Forcément, j'ai été touché. Ce soir (mercredi), j'ai montré qu'on pouvait compter sur moi. Fâché ? Non, il ne faut pas", a conclu Cafaro, dans un sourire.
Interrogé sur cette non-convocation à Brest, David Guion s'est de son côté justifié en disant avoir voulu "équilibrer son banc".
Une explication qui n'a visiblement pas convaincu ce joueur au caractère bien trempé, qu'il n'est pas rare de voir pester sur le terrain. Cette saison, à l'issue de la victoire face au Servette (1-0), au deuxième tour préliminaire de la Ligue Europa, Cafaro s'était ainsi rendu directement au vestiaire, malgré la qualification rémoise. La déception d'avoir débuté la rencontre sur le banc, déjà...
Lorsqu'il est arrivé en Champagne, en juillet 2017, en provenance de Toulouse, le jeune milieu reprenait alors le fil d'une carrière qui aurait pu s'arrêter avant d'avoir véritablement commencé.
Le natif du Cher venait de se faire licencier, trois mois plus tôt, par le TFC, son club formateur, qui lui reprochait d'avoir été présent dans la voiture de son coéquipier Odsonne Édouard, lorsque ce dernier avait tiré sur un passant avec un pistolet à billes. Cité seulement en qualité de témoin, Cafaro avait tout de même été sanctionné par son club.
Sa première année à Reims, en Ligue 2, a ensuite été proche du néant (une entrée en jeu) et son entraîneur était à deux doigts de le laisser partir.
Tête-à tête musclé
"Aux entraînements, il n'était pas performant. Il n'a pas joué et je ne lui ai pas fait de cadeaux, avait expliqué Guion. On a eu une conversation très dure en fin de saison, où je l'ai vraiment bousculé. Ce Mathieu Cafaro en L1, ça ne m'intéressait pas, il pouvait partir."
Un tête-à-tête musclé qui a porté ses fruits puisque le Berrichon est rapidement devenu l'un des cadres de Guion (34 matches de L1, 7 buts, 3 passes décisives). Touché à un genou puis un quadriceps lors du dernier exercice, l'ancien Toulousain a beaucoup moins joué (13 rencontres) mais il a gardé la confiance de son entraîneur qui l'a titularisé à onze reprises cette saison.
Tantôt à gauche, tantôt à droite, selon les circonstances. "Je trouve qu’il est beaucoup plus efficace sur ce côté droit", expliquait logiquement le technicien rémois mercredi, après le récital de son milieu de terrain face à Nantes, où les trois actions de but sont venues de ce côté.
Les Marseillais sont prévenus. Après sa performance de mercredi, il y a fort à parier que Cafaro sera cette fois-ci aligné d'entrée sur la pelouse du Stade Vélodrome.