Arrivé pour un montant évalué à 28 millions d'euros (bonus compris), Gouiri, devenu à 22 ans le joueur le plus cher de l'histoire de Rennes, a vite consolé les supporters rennais du départ de Laborde, parti dans le sens inverse pour environ 10 millions d'euros.
"Je suis entouré de très bons joueurs, ça a facilité les choses", a-t-il salué la semaine dernière.
A la peine à Nice, il a développé une complicité fructueuse avec Martin Terrier : le voilà désormais à huit buts et quatre passes décisives en 16 matches sous son nouveau maillot rouge et noir, et une belle progression dans le pressing et le travail défensif.
Pour son entraîneur Bruno Genesio, Gouiri est un excellent finisseur, mais c'est aussi "un joueur qui participe davantage au jeu de l'équipe, qui crée plus un liant entre le milieu et l'attaque, qui aime venir entre les lignes".
Reprise brutale pour Gouiri
Pourtant, malgré de belles promesses lors des matches amicaux pendant la trêve, la reprise a été brutale jeudi à Reims, avec une défaite 3-1 -sa première sous le maillot rennais.
Rarement trouvé devant, il est sorti à la mi-temps et voit grandir la concurrence avec les retours en forme de Jérémy Doku et Kamaldeen Sulemana.
À Nice, Laborde a connu des débuts plus laborieux. Même si les statistiques ne disent pas tout, surtout pour un attaquant aussi généreux et altruiste, il affiche un manque de réussite qui contraste avec son passage à Rennes.
Seulement quatre buts en 17 matches avec les Aiglons, toutes compétitions confondues, alors qu'il en avait inscrit onze en autant de rencontres à ses débuts avec Rennes l'an dernier. Après une période de vaches maigres au printemps, il avait de nouveau marqué deux fois cet été.
"Je ne doute pas vraiment parce que j'ai des situations, avait-il expliqué juste avant la Coupe du monde. Mais je n'ai vraiment pas de réussite. J'ai frappé quatre fois sur les poteaux. C'est vraiment frustrant".
Le mauvais sort l'a encore frappé pour la reprise contre Lens jeudi soir (0-0) : il a parfaitement servi Nicolas Pépé (8e puis 49e) et Ross Barkley (65e), qui ont manqué de lucidité dans le dernier geste.
"Pas de répit" avec Laborde
Sous contrat jusqu'en juin 2026, il "'kiffe' (de) jouer avec Andy Delort", mais les schémas actuels à Nice (4-2-3-1 ou 3-4-3) offrent peu de perspectives au binôme si prolixe à Montpellier.
A 28 ans, Laborde n'est toutefois pas du genre à cogiter. Lucien Favre, qui l'a titularisé pratiquement à chaque match, apprécie son abnégation.
"J'essaie de montrer l'exemple", souligne Laborde. "Avant de parler, il faut faire. L'équipe voit, sur les données statistiques, que je cours, que j'essaie d'être le premier défenseur".
Dans ce domaine, il a laissé un souvenir impérissable à Rennes : "Gaëtan nous a apporté beaucoup dans l'intensité du pressing et dans l'intensité des courses qu'il faisait quand l'équipe avait le ballon. Il use les défenses adverses, il n'y a jamais de répit avec lui", a salué Genesio.
Comme d'autres Rennais, le latéral Birger Meling se réjouit de ces retrouvailles: "Je me sentais bien avec lui, sur le terrain et en dehors. On a fait de grandes choses ensemble. Ca va faire du bien de le revoir".
Pour autant, il n'y aura pas de cadeau: "On va se faire un câlin après le match mais pendant, ça va être la bagarre, comme toujours".