En mars, les Canaris avaient créé la surprise en chipant trois points précieux dans le jardin du PSG. Un petit avant-goût de leur remontée des abysses entamée quelques semaines plus tard.
Révélation de la saison à Nantes, l'autre gamin de Bondy, né 15 jours avant Kylian Mbappé, avait affolé les défenseurs parisiens, claqué le but de l'égalisation et offert celui de la victoire à Moses Simon (2-1).
Cette année, il a connu un même état de grâce à Angers (4-1) : un penalty obtenu, un but somptueux peu après un caviar pour Ludovic Blas en fin de match (4-1).
"Il a tout, il est grand, il va vite, avec une bonne protection de balle (...). Il est au service du collectif aussi. On verra sur l'ensemble de la saison mais sur les qualités intrinsèques, je le mets dans le top 5 des attaquants de L1", saluait alors le défenseur angevin Romain Thomas.
Sauf qu'ensuite, le doute s'est installé. Des défenseurs prévenus, une série de face à face ratés devant des gardiens inspirés... Et plus de 640 minutes de jeu entre son magnifique but à Angers et sa reprise de la tête contre Strasbourg juste avant la trêve (2-2).
"Ça cogite"
"Forcément, ça cogite toujours dans la tête pour un attaquant qui ne marque pas. Des fois, je cherche un peu trop de solutions quand j'arrive devant le but, il faut que j'essaie d'agir en première intention", a-t-il expliqué avant Strasbourg.
Pragmatique, Antoine Kombouaré n'a pas cherché à lui mettre trop de pression : "Ce qui est important, c'est qu'il se plaise sur le terrain. Peu importe le poste qu'il occupe, c'est un garçon heureux. C'est quelqu'un qui aime l'adversité, qui est très joueur".
"Ce qui est intéressant pour nous aussi, c'est que quand il ne marque pas, il est capable de faire marquer", a insisté l'entraîneur.
Pendant sa période de flottement, "RKM" s'est en effet souvent montré altruiste, laissant passer la balle pour l'égalisation de Pedro Chirivella à Bordeaux (1-1) ou offrant à Ludovic Blas le but de la victoire contre Clermont (2-1).
"Si on peut gagner sans que je marque, ça ne me pose pas de problème", assurait-il.
Pour l'instant relativement à l'abri en milieu de classement (10e, 18 points), les Canaris auront besoin d'un grand Kolo Muani à Paris, avant d'aller à Lille et de recevoir Marseille.
Faire avec le public
D'autant que Moses Simon est forfait : l'ailier international nigérian, co-meilleur passeur du championnat avec six offrandes cette saison, est sorti sur une vilaine béquille mardi en sélection.
Randal Kolo Muani, qui s'est révélé la saison dernière dans les stades vides du huis clos sanitaire, sait aussi qu'il devra compter avec l'effervescence du Parc des Princes.
"J'avoue que depuis le début de la saison, (le public) me perturbe un peu", a-t-il expliqué sur le site de la LFP. "Ce n'est pas un problème de pression, car j'arrive à la gérer, mais vraiment d'attention (...). Je dois davantage me concentrer".
D'autant qu'il a un autre point commun avec son quasi-jumeau parisien : comme Mbappé, il n'a pas souhaité prolonger, quitte à se contenter du salaire inférieur à 20 000 euros par mois signé quand il faisait l'ascenseur entre réserve et pros, et sera libre l'an prochain.
Les prétendants ne manquent pas, mais il assure ne pas s'en préoccuper : "J'essaye simplement de faire le maximum pour après avoir le plus de choix."