Cette saison, l'ASM possède la deuxième meilleure attaque de L1 (comme Lyon, 50 buts, derrière le Paris SG, 55). Mais en 2021, personne ne suit son rythme.
Avec 22 réalisations en 7 rencontres (3,14 buts/match), Wissam Ben Yedder, Kevin Volland et consorts ont inscrit six buts de plus que n'importe quelle formation de l'élite.
Parmi les multiples explications à cette bonne dynamique, trois reviennent régulièrement: la force sur coups de pieds arrêtés, l'intérêt du pressing haut, l'influence de la confiance et de la concurrence.
Danger pluriel sur phases arrêtées
Chaque semaine, au-delà des nombreuses analyses vidéos, il existe au moins un entraînement spécifique dédié aux coups de pieds arrêtés. Monaco a inscrit 23 buts sur ce genre de phases de jeu et le danger est pluriel.
Des pénaltys de Ben Yedder (6) ou Fabregas (1) aux reprises sur corner des défenseurs centraux (Maripan, 4, Disasi, 3, Badiashile, 2) en passant par les coup-francs de Golovin (2) ou Ben Yedder (1), la panoplie est complète.
Cette réussite, qui a permis de débloquer de nombreux matches, n'est pas due au hasard. Elle est liée à Robert Kovac, entraîneur-adjoint de son frère Niko. L'ancien défenseur central international croate qui a notamment évolué à la Juventus ou au Bayern, est responsable des coups de pied arrêtés.
Les joueurs ne manquent jamais de lui rendre hommage lorsqu'ils évoquent leur réussite dans ces différents exercices.
Pressing haut et agressif
Dès son arrivée, Niko Kovac avait prévenu qu'il voulait voir une équipe dynamique et agressive à la perte du ballon. Progressivement, ses joueurs l'ont suivi dans ce projet. Lui s'est adapté aux forces de son groupe.
Aujourd'hui, Monaco ressemble a ce qu'il souhaite. L'équipe est capable de mettre une pression intense sur son adversaire pour récupérer haut et rapidement un ballon pour marquer.
"Je suis content de ce que l'on fait à la perte du ballon", assure-t-il. "Sans réaction immédiate et pression rapide sur l'adversaire, les joueurs doivent plus courir. Notre équipe se déséquilibre. Les attaquants et les milieux travaillent bien collectivement, pressent ensemble. On se crée donc plus d'occasions face à un adversaire désorganisé."
Confiance et concurrence accrues
Kovac s'est adapté aux forces de certains. Celles, offensives, de Caio Henrique, celles défensives de Djibril Sidibé par exemple. Il est aussi en train de façonner d'autres joueurs, tels Sofiane Diop, Aurélien Tchouameni ou Youssouf Fofana.
Pour cela, il alterne bâton et carotte... Les jeunes l'ont compris. Les plus anciens aussi. Il est, par exemple, parvenu à garder sous pression le défenseur Guillermo Maripan. Dès qu'Axel Disasi a été en difficulté, le Chilien l'a remplacé avantageusement.
Kovac manage de la même manière Aleksandr Golovin et Krépin Diatta. Au-delà des buts, le Croate demande beaucoup d'intensité. Le Russe commence à le comprendre, le Sénégalais, à l'intégrer.
À Grenoble en Coupe, l'expérimenté Stevan Jovetic (31 ans) a été exemplaire, au contraire du jeune Pietro Pellegri. Kovac ne l'oubliera pas.
"Stevan a été très bon, pas uniquement parce qu'il a marqué", dit-il. "Je sais pouvoir compter sur lui à n'importe quel moment. Je suis satisfait de Kevin, de Wissam et de lui! C'est ce que je veux. On a besoin de concurrence pour améliorer l'équipe. Chaque titulaire sait qu'il doit être bon sinon son partenaire prendra sa place."
D'ailleurs, Kovac ne parle jamais de remplaçants, mais de finisseurs. Comme Jovetic...