Leonardo Balerdi, forte tête

Il y a moins d'un mois, Balerdi avait en effet été remplacé avant la demi-heure de jeu contre Lille (2-1), après avoir été martyrisé par Adam Ounas et avoir pris un carton jaune qui le mettait en danger d'expulsion.

Les sifflets du Vélodrome avaient alors été difficiles à vivre pour le défenseur argentin, présenté comme "très sensible" par son coach Igor Tudor.

"Ça a été un moment dur. Je joue pour ma famille, mes amis, les supporters. Alors quand tu entends ça, c'est dur. Mais c'est le foot et mes coéquipiers m'ont soutenu", a déclaré Balerdi vendredi en conférence de presse. "Après Lille, le coach m'a parlé et à la presse aussi. Et ce qu'il a dit m'a beaucoup aidé", a-t-il ajouté.

Potentiel

Après le match, puis à nouveau la semaine suivante, Tudor a en effet fait l'éloge de son jeune défenseur central (23 ans), multipliant les compliments pour ce "bon joueur", ce "garçon super, qui donne toujours tout ce qu'il a", ce "gros travailleur" et cet "excellent défenseur."

Mais la défiance du Vélodrome trahissait tout de même une forme d'impatience, ou de lassitude, envers un joueur arrivé il y a maintenant deux ans à Marseille, au potentiel vanté par tous ses entraîneurs, André Villas-Boas, Jorge Sampaoli et Tudor, mais qui tarde à progresser.

Depuis quelques matchs pourtant, alors qu'il semblait au plus mal après Lille, Balerdi semble s'imposer dans la défense à trois de l'OM, porté par la confiance de Tudor et l'expérience de ses équipiers Eric Bailly ou Chancel Mbemba.

"Avec la confiance, avec le temps de jeu, je me sens meilleur", a-t-il confirmé, appuyé par son entraîneur.

"Je ne crois pas qu'on puisse parler de période sombre pour lui", a dit Tudor. "Il a juste eu un ou deux matches un peu difficiles. Mais il a eu cet été un problème à l'épaule, qui a entraîné un retard de préparation. Il ne se sentait pas bien mais maintenant, il joue à un très bon niveau."

Félicité par Haaland

"Cet été il a eu une proposition de Bologne mais j'ai insisté, je croyais en lui. je savais qu'il pouvait bien faire", a aussi raconté le technicien croate.

L'Argentin est donc resté et a cherché la bonne carburation, baladé entre l'axe, la gauche et la droite de la défense à trois au gré des absences et des besoins de Tudor.

"Je pense que je suis mieux dans l'axe", a-t-il estimé vendredi, confirmant l'avis général des observateurs. "J'ai plus le temps de voir le jeu, de mettre de l'ordre dans l'équipe, de mieux me positionner. J'ai plus de contrôle. Mais quand le coach me dit de jouer sur un côté, je le fais pour l'équipe et je dois m'améliorer", a-t-il ajouté.

De fait, face au Sporting en Ligue des champions, il a commencé à gauche du trio défensif et a de nouveau été parfois en difficulté, comme sur l'ouverture du score des Portugais dès la première minute.

Mais il a su redresser la barre, jusqu'à son coup de tête victorieux, qui a définitivement assommé le Sporting et lui a valu les félicitations sur les réseaux sociaux d'un certain Erling Haaland.

"C'est un ami, on était ensemble à Dortmund", a souri Balerdi vendredi. "Je vois comment il travaille et j'essaie de l'imiter, il a une mentalité incroyable. Et si il veut venir ici, ça peut être pas mal !"