Reims-Monaco, attaques de feu pour un duel au sommet

D'un côté, le surprenant N.10 rémois Teddy Teuma, avec devant lui le duo d'ailiers japonais Junya Ito-Keito Nakamura et le prometteur buteur danois Mohamed Daramy (21 ans).

De l'autre, l'armada offensive monégasque composée de Wissam Ben Yedder, Takumi Minamino, Folarin Balogun, Aleksandr Golovin et même le jeune Maghnes Akliouche (21 ans). Le duel au sommet qui oppose le leader monégasque (quatorze points) à Reims, troisième (treize), samedi promet d'être spectaculaire.

Meilleure attaque du championnat avec 18 buts inscrits, soit quatre de plus que le Paris Saint-Germain, l'ASM possède en plus une force de frappe variée.

Son entraîneur Adi Hütter apprécie voir son équipe "marquer sur coups de pied arrêtés, en transitions rapides et sur attaques placées", et se félicite du fait que "le danger vient de partout", puisque pas moins de dix joueurs différents ont fait trembler les filets depuis le coup d'envoi de l'exercice 2023-2024.

La formation de Will Still (treize buts), que peu de gens attendaient à ce niveau-là, propose par moments un jeu très vertical, grâce à la projection rapide de quatre voire cinq joueurs. Les deux buts inscrits à Lille (victoire 2-1) en étaient l'exemple.

Reims a "plus d'options pour attaquer" 

En plus du trio Nakamura-Daramy-Ito, Teuma et le sous-côté Marshall Munetsi, auteur de deux passes décisives ce soir-là, apportent le surnombre, ce qui surprend en Ligue 1. Des cinq fantastiques, Nakamura, Daramy et Teuma sont les derniers venus, arrivés cet été au cours du mercato pour l'instant gagnant du club champenois.

"On sait que l'année dernière, on n'avait souvent que la carte (Folarin) Balogun et les adversaires commençaient à le connaître, explique Will Still. Aujourd'hui, on en a plusieurs, on est plus modulable, les joueurs sont plus interchangeables. C'est ce qu'on voulait faire avec notre recrutement. On a rajouté une bonne grosse dose de qualité pendant le mercato et on a plus d'options pour attaquer."

L'escouade offensive du Rocher paraît toutefois plus fournie: même sans Breel Embolo, meilleur attaquant la saison dernière mais absent à cause d'une blessure jusqu'en mars, Hütter possède "sept joueurs pour trois postes", qui peuvent légitimement revendiquer du temps de jeu. 

"Ben Yedder (quatre buts, une passe décisive), Balogun (deux buts, une passe) et (Myron) Boadu (un but) sont trois très bons attaquants, explique-t-il. Derrière, Minamino (trois buts et autant de passes), Golovin (deux buts, une passe), Akliouche (trois buts, une passe), et (Eliesse) Ben Seghir, qui revient de blessure, peuvent évoluer en N.10."

Le retour de Balogun 

"Définir les titulaires est difficile, poursuit Hütter. Mais j'aime ça. Mercredi, j'ai eu une réunion avec eux pour évoquer cette situation".

Car elle peut devenir compliquée. D'autant que, selon l'entraîneur, Monaco ne sortira pas de son performant 3-4-2-1 actuel. Tout juste conçoit-il une évolution en 3-4-1-2, "en fonction de l'adversaire, de la forme de chacun et des blessures". Mais rien de plus.

Dans ces conditions, Hütter reconnaît que "ne pas jouer peut ne pas être évident" pour certains. "Cela peut engendrer de la frustration, reprend-il. Mais quand l'équipe a des résultats, il n'est pas facile de contenter tout le monde. Et le plus important est la victoire, de rester en haut du classement".

S'il a figé son système, l'Autrichien n'a, en revanche, pas figé sa hiérarchie. Minamino, meilleur joueur de L1 en août, Golovin et Ben Yedder ont bien débuté. Mais Akliouche et Balogun offrent désormais des alternatives fortes.

Révélation de la saison dernière sous les couleurs de... Reims, Balogun est craint par son ancien entraîneur Still: "Il a toutes les qualités du monde. C'est un très bon attaquant, qu'on connaît très bien. Il aura certainement envie de faire un bon match et nous faire regretter son départ. On va tout faire pour qu'il ne soit pas aussi dangereux qu'il l'était avec nous." Le tout en surveillant les autres attaquants monégasques.