Strasbourg respire et enfonce Nantes et Gourvennec

Les Alsaciens, avec 29 points et une 12e place provisoire, sont loin d'être tirés d'affaire, mais ils respirent bien mieux que les Canaris, 16e et barragistes virtuels avec 25 unités, deux de plus seulement que Metz 17e, qui ira à Reims dimanche.

Autant dire que la trêve internationale qui s'annonce pourrait à nouveau être agitée en coulisse sur les bords de l'Erdre.

Jocelyn Gourvennec, qui n'a pris que 10 points en 13 journées depuis qu'il a remplacé un Pierre Aristouy qui en avait pris 15 sur le même nombre de rencontres, semble plus que jamais sur un siège éjectable.

Le fait que le club ait joué le maintien lors de trois des quatre dernières saisons et qu'un énième changement d'entraîneur ne changera rien à ses problèmes structurels pèsera sans doute peu face à la propension de la famille Kita à espérer tout régler en changeant la personne sur le banc.

Alors que la Brigade Loire, le groupe Ultras de Nantes, a fêté ses 25 ans avec des tifos magnifiques et quelques engins pyrotechniques qui devraient valoir au club un huis-clos au moins partiel prochainement, les cadeaux ont été pour Strasbourg.

Dès la première transition bleue, Nantes s'est collectivement oublié défensivement.

Kelvin Amian ne s'est replié qu'au petit trot après un dédoublement sur la gauche, Nathan Zézé a laissé beaucoup trop d'espace à Marvin Senaya pour centrer avant que Eray Cömert et Alban Lafont ne soient tous deux bien trop lents à réagir devant la vivacité de Kevin Gameiro, venu placer son extérieur du gauche au premier poteau (0-1, 2e).

Gameiro dans le club des 100 

A 36 ans, l'attaquant international est ainsi entré dans le club fermé des buteurs en activité en Ligue 1 à 100 réalisations ou plus, avec Kylian Mbappé, Wissam Ben Yeder et Alexandre Lacazette.

Rebelotte peu après l'heure de jeu, quand Zézé, sur un six mètres joué à terre, a donné le ballon à Dilane Bakwa qui a directement servi Emmanuel Emegha dont la frappe du droit, déviée par Pedro Chirivella, a trompé Lafont (1-2, 62e).

Deux actions sur lesquelles Jocelyn Gourvennec a semblé fort dépité.

Le troisième but, encore signé par l'axe Bakwa-Emegha, qui s'est offert un doublé (1-3, 78e), n'a fait que renforcer le sentiment de sabordage nantais.

Comme dans la plupart des défaites récentes de Nantes, certains se diront peut-être que le scénario aurait pu être différent.

Mais la frappe de Mostafa Mohamed dans le petit filet (13e), l'égalisation de Chömert, un peu chanceuse, sur un dégagement contré par le Suisse (1-1, 36e) et un tir croisé de Jean-Charles Castelletto (44e), joliment repoussé par Alaa Bellarouch, restent cependant très insuffisants.

Le match s'est terminé entre des fumigènes "craqués", qui on entraîné une brève interruption du match, le chambrage par le propre public jaune et vert qui a chanté à tue-tête "Mais il est où le FCN ?", une bronca finale assourdissante et une tentative d'envahissement du terrain par les supporters de la Tribune Loire.

Avec encore huit matches à jouer, mais cinq d'entre eux contre des équipes classées entre la 2e et la 6e place actuellement, un retour en Ligue 2 n'a jamais semblé aussi possible pour Nantes.