Si Alphonso Davies, prodige des Whitecaps de Vancouver, sera une attraction majeure lors de son arrivée au Bayern Munich au 1er janvier 2019, un autre talent nord-américain arrivera à la même date en Allemagne. Alex Mendez, 18 ans, a signé son premier contrat professionnel avec le SC Fribourg. Sorti du centre de formation du LA Galaxy, le milieu de terrain n'a pas pu s'engager avec la formation californienne. Peu craintif, il a décidé de franchir le pas en s'engageant avec une formation européenne qui a une réputation de club familial. Pas anodin à l'heure de poursuivre sa profression.
Après être entré au centre de formation de Chiva à l'âge de 8 ans, Alex Mendez a poursuivi son apprentissage en Californie. En 2015, les recruteurs des Galaxy le repèrent et le font intégrer leur académie, afin d'en faire un futur joueur majeur de leur équipe première où figure alors un certain Steven Gerrard, un de ses modèles dans le ballon rond. Le natif de Los Angeles a déjà connu des premiers pas dans le monde professionnel puisqu'à la fin de sa formation avec les Galaxy, il a eu le droit à six apparitions (cinq titularisations) avec l'équipe réserve qui évolue en USL, équivalent de la seconde division de la Major League Soccer.
Mendez a beaucoup appris en 2018, une année qui a commencé avec l'opportunité de rejoindre la première équipe du camp d'entraînement préparatoire de la Galaxie de LA. C'était une première de pouvoir s'entraîner avec des joueurs adultes et de travailler aux côtés des joueurs reconnus tels que les frères Dos Santos, Ashley Cole avant de croiser plus tard Zlatan Ibrahimovic.
Pour expliquer son choix de ne pas démarrer sa carrière chez lui, aux États-Unis, il est nécessaire d'observer les récents départs de jeunes talents américains vers la Bundesliga, qui a toujours été propice aux joueurs de l'Oncle San (Bradley, Donovan, Johnson). Le meilleur exemple récent demeure Christian Pulisic, repréré à l'âge de 16 ans par le Borussia Dortmund. Motivé à l'idée d'effectuer le même parcours que celui qui a fini deuxième au Trophée Raymond Kopa, derrière Kylian Mbappé, Mendez a pris la décision de rejoindre Fribourg il y a un mois.
Sur le plan international, il a rayonné lors du dernier tournoi U20 de la Concacaf, rassemblant les meilleures sélections de jeunes d'Amérique Centrale et du Nord. Élu meilleur joueur de la compétition, Alex Mendez a notamment fait très mal au pays dont il est originaire par ses deux parents. En finale, contre le Mexique, il a inscrit un doublé, les deux seules réalisations de la rencontre (victoire finale 2-0). Un sacré coup de projecteur pour celui qui devrait rapidement être retenu chez les A s'il continue sur ce chemin.
WHAT. A. RIP.
— U.S. Soccer YNT (@ussoccer_ynt) 17 novembre 2018
Alex Mendez fires from 30 yards away to give the a 1-0 lead vs. ! pic.twitter.com/BKgoXTFlvT
Le correspondant nord-américain de Goal, Ives Galarcep, a eu l'opportunité de discuter le mois dernier avec le futur joueur de Fribourg. Des propos exclusifs qui permettent de mieux comprendre son choix de rejoindre la Bundesliga.
Sur son expérience au LA Galaxy : "Cela m'a beaucoup aidé d'être près de Gio et Jona (les frères Dos Santos), ils ont beaucoup d'expérience lors des séances en commun. Ils m'ont donné des conseils sur ce que je peux faire et ne pas faire en match. Ça concernait aussi ce qui se passe hors du terrain. Ce ne sont que des petites choses que j’ai apprises mais maintenant, je sais où je vais pour l’avenir."
Sur son choix : "Tous les jeunes rêvent de ça, aller en Europe et de jouer avec les plus grands clubs. Je me suis dit 'pourquoi pas maintenant ? Quand la porte est ouverte.' Ce sera formidable pour moi en tant que personne de grandir là-bas. J'étais en contact avec d'autres clubs et je ne me suis pas senti aussi bien, pas comme à Fribourg. En regardant en arrière, ils m'ont vraiment bien traité et ils m'ont accueilli comme si j'étais l'un des leurs, alors ça m'a fait sentir que c'était l'endroit pour moi."
Sur ses premiers entraînements et la langue allemande : "Quand je suis arrivé, je me suis dit : 'Que disent ces gars-là ?' Sur le terrain, je savais que je pouvais jouer avec ces gars-là, mais c'était la barrière de la langue qui ressortait. Mais je sais que l'apprentissage de la langue commence pour moi et que ça ira mieux avec le temps."
Sur son choix de jouer pour les États-Unis plutôt que le Mexique : "Je ne dirais pas que j'ai fermé la porte (par rapport à la sélection mexicaine), mais je suis heureux de ma situation actuelle. Cela signifierait beaucoup de jouer contre eux. Je veux leur faire mal. Je veux les battre."
Déterminé à relever le défi européen qui présente toujours des contraintes aux jeunes joueurs étrangers (langue, culture, tactique), Alex Mendez s'entraîne déjà avec ses nouveaux coéquipiers, en attendant de pouvoir officiellement démarrer en compétition, dès le 1er janvier 2019. Un parcours à suivre attentivement pour celui qui doit incarner la relève du football américain avec Pulisic, suite à l'absence de la sélection au dernier Mondial en Russie.