Les masques commencent à tomber. Depuis les premières révélations sur le projet de réforme de la Ligue des Champions - qui la transformerait en une compétition semi-fermée - deux camps s’opposent. Ceux qui sont favorables au changement, c’est-à-dire à peu près tous les grands clubs européens. Et ceux qui ne le sont pas : les "petits clubs" et les ligues européennes, dont la Ligue de Football Professionnelle.
En France, le président de l’Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud, s’était récemment montré fataliste dans L’Équipe, en se disant disposé à considérer cette "Super Ligue des Champions". Et du côté de l’éternel rival, le Paris Saint-Germain, on se montre beaucoup plus enthousiaste ! Choisi par sa direction pour communiquer sur le sujet, Victoriano Melero, secrétaire général du club depuis 2017, a fait de son mieux pour convaincre.
"7 à 9 équipes françaises concernées par les compétitions européennes"
"L’objectif n’est pas de réformer pour réformer, a-t-il expliqué dans Le Parisien. Il s’agit de développer la valeur des compétitions européennes en leur donnant un nouvel élan, une nouvelle vie. Sur le principe, c’est un projet intéressant pour le PSG car créateur de richesses pour l’ensemble du football. (…) Ensuite, rien n’est figé, notamment sur les conditions d’accès et il faudra voir dans quelles proportions les richesses peuvent augmenter. Ce sera un élément de réflexion important."
La question que tout le monde se pose : quelle place pour les clubs français ? Comme le soulignent nos confrères, en 2024, 128 équipes devraient participer aux compétitions européennes grâce à la mise en place de la Ligue Europa 2. "Selon les études disponibles, il y aurait entre 7 et 9 équipes françaises concernées par l’une ou l’autre des trois compétitions européennes. Après, combien en Ligue des champions ? Là encore, rien n’est arrêté", a répondu Melero, avant de se monter optimiste.
Melero veut plus de places pour la France en C1
"Le football français a de bons arguments à faire valoir pour que cela soit mieux qu’aujourd’hui (deux places automatiques, plus un barragiste, ndlr). D’abord parce que nous sommes 5e sur le plan des performances sportives et 2e sur le plan des droits audiovisuels européens. Quand on considère ces deux éléments, on doit obtenir mieux que deux places et demie comme c’est le cas aujourd’hui. Aux clubs français désormais de rester unis, sous l’égide de la FFF, pour que les intérêts nationaux soient bien défendus", a ajouté Melero.
À écouter le secrétaire général parisien, cette reforme bénéficierait presque à l’ensemble du football français ! Et lorsqu’on lui parle du risque de voir le championnat perdre en intérêt, Melero préfère ne pas trop s’avancer : "Bien malin celui qui peut dire dès aujourd’hui que les nouvelles coupes d’Europe vont venir cannibaliser les compétitions nationales. Ensuite, quel sera le paysage audiovisuel en 2024 entre les opérateurs traditionnels, les GAFA, les plateformes OTT ? Là encore, c’est l’inconnu."
Et la Ligue 1, dans tout ça ?
Et pourtant, on a du mal à comprendre comment les équipes pourraient se donner à fond en Ligue 1 si celle-ci ne permet plus de se qualifier pour l’Europe… "N’oublions pas qu’il existe une incitation économique, a rétorqué Melero. On ne gagne pas les mêmes recettes si l’on est 10e de Ligue 1 ou si l’on termine champion.Après, nous pouvons observer que ce sont déjà, dans la formule actuelle, un peu toujours les mêmes qui participent de manière récurrente à la Ligue des champions. La réforme entérinerait cela mais ne créerait pas une nouvelle donne." Le PSG a choisi son camp, reste à savoir de quel côté pencheront les autres équipes françaises...