Les erreurs d'Asencio, un signal alarmant avant une deuxième saison décisive

Le Real Madrid a pris un véritable raclée en demi-finale de la Coupe du monde des clubs face à un Paris Saint-Germain de Luis Enrique nettement supérieur qui a démontré pourquoi il est champion d’Europe. Mais au-delà de la domination parisienne, ce sont surtout les erreurs individuelles qui ont fait basculer la rencontre dès les premières minutes.
Les regards se sont naturellement tournés vers Raúl Asencio et Antonio Rüdiger. Le premier a offert l’ouverture du score avec un contrôle raté et un moment d’égarement dans la surface, dont ont profité Dembélé et Fabián Ruiz. Le second a trébuché au moment de relancer, offrant à 'Mosquito' (Dembélé comme on le surnomme) un face-à-face remporté contre Courtois pour inscrire le 2-0. Tout cela en moins de dix minutes. Un début de match catastrophique qui laisse les deux défenseurs dans le viseur, même si l’essentiel désormais sera de voir comment chacun réagit à cette situation.
La situation est particulièrement préoccupante pour Asencio. Le jeune joueur formé au club a connu un Mondial des clubs catastrophique, bien en dessous du niveau affiché durant une saison pourtant correcte. Contre Al-Hilal, il a concédé un penalty inexplicable en percutant naïvement Marcos Leonardo après avoir perdu le ballon de vue dans la surface, ce qui a conduit à son remplacement dès la mi-temps. Quatre jours plus tard, face à Pachuca, il a été expulsé après seulement sept minutes, pour avoir stoppé Rondón en tant que dernier défenseur.
Après avoir purgé un match de suspension, il n’a joué que cinq minutes contre Dortmund, avant d’être titularisé en demi-finale en raison de l’indisponibilité de Dean Huijsen et du repositionnement de Tchouaméni au milieu. Mais une nouvelle erreur l’a condamné, le plongeant dans un moment charnière de sa carrière professionnelle. Il entre dans sa deuxième saison au Real Madrid, une étape critique où il aura besoin d’un environnement protecteur pour continuer à progresser.
Deux logiques s’affrontent ici. D’un côté, l’exigence implacable du Real Madrid, où seuls les meilleurs survivent, et où le moindre faux pas se paie cash. De l’autre, la nécessité de protéger les siens. Raúl Asencio, pur produit de la maison, a accepté un rôle ingrat, mais s’est accroché avec courage. Alors qu’on le pensait relégué aux marges du groupe, Ancelotti lui a tendu la main, et il a répondu présent, en se dépensant sans compter à chaque apparition. Malgré des irrégularités, il a laissé entrevoir un potentiel qui lui a même valu une convocation en sélection espagnole.
Ses 3 188 minutes disputées la saison dernière relèvent sans doute davantage de l’urgence que d’un statut consolidé : les blessures en cascade en défense centrale ont forcé le club à compter sur lui. Mais cette saison, avec le retour de Rüdiger et Militao, ainsi que l’arrivée du jeune Huijsen, son temps de jeu pourrait fondre comme neige au soleil. C’est là que Xabi Alonso devra endosser un double costume : celui d’entraîneur… et de mentor.
Il lui reviendra de redéfinir le rôle d’Asencio, de l’aider à retrouver une confiance mise à mal par un Mondial raté, sans pour autant relâcher l’exigence. Le jeune défenseur doit continuer à se sentir utile, intégré, impliqué, mais sans se contenter du minimum. L’année qui vient sera charnière : après une ascension aussi rapide qu’intense, il lui faut désormais s’ancrer durablement dans l’effectif.