Ligue 1 : Marseille attend le coup de griffe de la panthère Gomis

"C'est un maillot lourd à porter", affirme l'enfant du pays, né à La-Seyne-sur-mer, près de Toulon, venu se relancer après deux saisons pas convaincantes à Swansea (71 matches, 17 buts), mais aussi par amour de l'OM.
Il a mis sa griffe sur les trois seules occasions de son équipe lors du premier match contre Toulouse (0-0), dont deux frappes.
Supporteur depuis l'enfance, il sait que le Vélodrome a faim de victoires. Après la guerre perpétuelle contre l'ex-président Vincent Labrune, les fans de l'OM ont calmé le jeu : ils ont encouragé les Olympiens tout le match, ne sifflant qu'à la fin de chaque mi-temps, face à la minceur du programme offert.
Encore un peu lent, "Bafé" n'a guère plus participé au jeu que sur ces trois éclairs, mais "j'ai pour habitude de voir la bouteille à moitié pleine", explique-t-il.
Leader "naturellement"
"Je suis arrivé en cours de préparation", plaide-t-il. Son prêt a traîné, les négociations s'éternisant sur la part du salaire (40% pour Swansea, 60% pour l'OM selon L'Équipe).
Franck Passi, qui a bataillé ferme pour recruter son grand buteur costaud, le défend sur le même thème. "C'est l'histoire d'un ou deux match de plus pour qu'il arrive au top de sa forme, assure l'entraîneur, après il va marquer des buts à l'OM, les joueurs comme Bafé ont marqué partout où ils sont passés".
Il "monte en régime, appuie le technicien, il n'avait pas joué depuis avril, il a connu une préparation tronquée, il n'est arrivé que le 30 juillet". Pour mieux servir la panthère, l'OM travaille "la rentrée des ailiers", détaille Passi, qui demande aussi "que Rémy (Cabella) soit plus proche de lui".
Pour Abou Diaby, son partenaire est "un grand attaquant. Il va nous falloir un peu de temps, quand on arrivera à se trouver ça va le faire", promet-il.
A défaut de marquer, Gomis a déjà pris une place importante dans le vestiaire, élu vice-capitaine par le groupe peu après son arrivée.
Il a endossé ce rôle "naturellement, assure Passi. Il a été un leader dans tous les clubs ou il est passé, quand on a voulu le recruter c'est aussi pour ses qualités de leader, pas seulement de buteur".
"J'y crois"
Après le match frustrant contre Toulouse, Gomis s'est livré à un débriefing de patron devant la presse.
Il a noté que "des joueurs commençaient à se mettre au niveau de l'investissement qu'il faut pour jouer à l'OM", et a repris gentiment l'ailier Saïf-Eddine Khaoui, le joueur qui a eu le mérite de lui adresser ses passes sur ses deux occasions mais doit apprendre à faire mieux.
"Il nous a manqué cette justesse technique dans la dernière passe, a noté Gomis. Saïf a fait une bonne rentrée, mais il vient de Tours (en Ligue 2), il faut lui laisser le temps. Deux, trois fois il doit la mettre en première intention devant le but, fort, ce sont des petits détails que le temps va gommer."
En connaisseur, il a évoqué "les antécédents au Vélodrome", où l'OM n'a gagné que trois matches de L1 la saison dernière. "Il y avait une certaine crispation à l'idée de jouer ici", a admis Gomis.
Au Roudourou, l'OM n'aura pas cette pression là. Mais il faudrait commencer à marquer, les spectres de l'infernale saison écoulée ont le sommeil très léger.
"J'y crois, lance Gomis, il y a tout pour bien travailler dans ce grand club". D'un naturel "optimiste" il cite même l'exemple du dernier champion d'Angleterre, Leicester, qu'il a croisé, "de loin la meilleure équipe collectivement". Pour lui, "très peu d'équipes sont plus fortes que l'Olympique de Marseille dans ce championnat". Parole de panthère.