"On s'est redonné de l'espoir, c'est une saveur nouvelle", apprécie Bernard Blaquart.
Son équipe vient de prendre autant de points en cinq matches que pendant toute la première moitié de saison: 12. "Difficile à prévoir", ajoute dans un sourire l'entraîneur gardois.
Bien sûr, Nîmes est toujours en convalescence, mais la bête sort du marigot: elle est désormais barragiste, à un point du 17e Dijon.
"Pour s'en sortir, il est indispensable d'enchaîner les résultats", rappelle Blaquart. C'est fait avec l'enchaînement vertueux contre Monaco (3-1), Dijon (2-0) et à Nice (3-1), sa première victoire en déplacement.
"Dans nos calculs, avec cinq points tous les quatre matches, le maintien était jouable, positive le Nîmois. Certains nous ont déjà enterrés..."
"Sur les trente dernières années, un seul club (Toulouse en 2003-04) s'est sauvé en terminant à 12 points sa phase aller, se souvient Blaquart. Si on se maintient, on serait le second club. Là on vient de se redonner de l'espoir, mais le chemin est encore très long."
Plusieurs facteurs expliquent cette résurrection, à commencer par un mercato réussi.
Ses trois recrues ont fait du bien au Nîmes Olympique: le jeune milieu de poche franco-marocain Yassine Benrahou et les attaquants Nolan Roux et Moussa Koné.
Deux réalisations et une passe décisive en cinq matchs pour Benrahou, prêté par Bordeaux, une autre en trois matchs pour l'ancien buteur de Guingamp et ses près de 400 matchs en pro (71 en Ligue 1). Roux "harcèle, bataille, il est un point de fixation", salue son entraîneur. Quant à l'attaquant sénégalais en provenance du Dynamo Dresde (D2 allemande), il a marqué un but en guère plus de trente minutes de jeu.
"On avait besoin d'un avant-centre, d'un passeur, d'une justesse technique dans le jeu comme sur les coups de pieds arrêtés, bref d'une équipe mieux équilibrée et d'une concurrence offensive", se satisfait Blaquart.
"Dans les chiffres, l'apport de ces recrues se vérifie. Cela demande à être confirmé, mais a priori le mercato a été réussi, pointe-t-il. On a été remis en selle, mais il n'est pas question de sauter au plafond".
Autre facteur inhérent à ce retour des Nîmois, "l'état d'esprit" et l'endurance mentale, spécialités maison.
Malgré toutes ses difficultés de la phase aller, Nîmes n'a jamais lâché. "On s'est battu, on a toujours été là dans les moments difficiles, on a des garçons courageux, ils s'accrochent, ne lâchent rien, relève aussi le coach nîmois. Et les succès apportent de la confiance".
Dernier élément, le dispositif tactique nîmois. "4-4-3, 4-4-2 ou 4-2-3-1, je ne suis fermé à aucun système de jeu, mais on a désormais plus de variantes offensives", reconnaît le technicien.
Si Nîmes venait à battre Angers, les crocos pourraient ne plus être barragistes et reviendraient à trois points des Angevins.
A Noël, seize points séparaient les deux clubs. "Ça fait du bien, conclut le coach nîmois. On est dans une bonne passe, mais il faut continuer à prendre des points". Le croco ne meurt jamais.