Avant un déplacement périlleux sur le terrain de l'OM, solide dauphin du PSG, la lanterne rouge affiche un léger mieux dans le jeu, mais ne semble pas en mesure d'enrayer la dégringolade vers la Ligue 2.
Après 11 défaites de rang, pire série de l'histoire du club, l'hémorragie a été stoppée à Amiens, avec un match nul 0-0 (22e journée). Le match de la confirmation contre Strasbourg au Stadium, a tourné au cauchemar (0-1).
Après cette "déception immense", le coach toulousain Denis Zanko, arrivé début janvier en remplacement d'Antoine Kombouaré, affiche pourtant un optimisme déconcertant.
"Tant que mathématiquement c'est jouable, on y croit", lâche celui qui dirigeait le centre de formation avant d'être propulsé à la tête de l'équipe première.
Contre Strasbourg, "la réussite nous a fui, on méritait mieux", plaide Zanko, qui regrette le manque d'efficacité et de confiance parmi ses joueurs.
"Directement dans le mur"
Côté supporters aussi, le doute est de mise : "on attend le réveil, le déclic ! Après Amiens, on avait espoir. Je n'arrive pas à comprendre. Trois entraîneurs en une demi-saison, ce n'est pas bon du tout. Je suis supporteur depuis 35 ans, mais il y des moments, j'en perds mon latin", souffle Alain Grolier, de l'Association des supporteurs des Violets.
La direction du club présidé par Olivier Sadran, patron de Newrest, multinationale du catering, s'est mis à dos les soutiens les plus actifs du club.
Le président de l'Association de défense des intérêts des supporteurs Toulousains, Yves Dussart, dénonce une "gestion sportive qui nous mène directement dans le mur".
"On a l'impression que ça navigue à vue en permanence, regrette-t-il. Il est de notoriété publique que Sadran n'a plus la flamme, ça a des conséquences sur l'ambiance au sein du club, il y a un manque d'envie."
"C'est incompréhensible, poursuit-il, le nouvel entraîneur nomme Reynet capitaine et le club recrute un autre gardien 15 jours plus tard".
Pour lui, le maintien "semble quasiment impossible, au vu de la dynamique, à force de flirter avec la L2, on finit par y tomber".
L'attaque en berne
En 2016, le TFC s'était miraculeusement sauvé, mais en affichant une combativité différente.
Une initiative "Tous derrière le TFC" a été lancé par le président du club de natation des Dauphins du TOEC, dont la photo avec le maillot du TFC a été diffusée dans la presse locale, imité le lendemain par Didier Lacroix, le président du Stade Toulousain, l'équipe de rugby.
Point positif, la défense a donné des signes de solidité : pas de but encaissé à Amiens, et une bonne performance défensive durant 75 minutes contre Strasbourg, avant de céder.
Les arrivées en janvier du défenseur central norvégien Gabrielsen et du gardien international croate Kalinic ont eu un effet positif.
En revanche, devant, l'attaque est en berne : Max-Alain Gradel et Yaya Sanogo sont blessés et Wesley Saïd et le Grec Efthymios Koulouris n'apportent rien.
Zanko a aligné au coup d'envoi contre Strasbourg 5 joueurs formés au club : les défenseurs Diakité et Sylla, et au milieu Koné, Boisgard et Ibrahim Sangaré, le capitaine de 22 ans.
L'entrée en jeu mercredi contre Strasbourg de deux promesses du centre de formation, Adil Taoui, 18 ans, et Janis Antiste, 17 ans, a apporté la fougue et l'envie qui manquait à l'équipe. Mais cela suffira-t-il ?
Si le sursaut n'intervient pas samedi, ou lors de la réception de Nice le 15 février, les joueurs toulousains risquent de devoir reconfigurer leur GPS : en vue, de nouvelles destinations possibles comme Rodez, Châteauroux ou Chambly en Ligue 2.