Le but de Mamadou Soro, au bout du temps additionnel (1-2, 2-0) lors du barrage retour contre le Gazélec Ajaccio a précipité le club sarthois dans une nouvelle course contre la montre.
"Il y a besoin de souffler, de bien récupérer", admet le technicien, mais il y a surtout "besoin de bien se préparer et aussi de prendre des décisions" car "on a encore moins de temps que les années précédentes", confie le coach à l'AFP.
"Remonter comme ça trois fois de suite, ça fait partie de l'ADN" du club, assume-t-il, fier du mental de son équipe.
Déjà avant le barrage, Le Mans FC avait vécu un scénario improbable.
Bien parti durant la saison régulière pour une passe de trois montées inédite à ce niveau, Le Mans a failli tout perdre entre la 22e et la 29e journées avec 2 nuls et 6 défaites, dont la dernière, à Laval (3-1), rival direct pour la 3e place.
"Rien n'est obtenu facilement"
"Quand on perd là-bas, 5 points (de retard à cinq journées de la fin), c'est beaucoup, mais sur le match suivant on revient à deux points et ça a permis de remettre un coup de collier pour passer devant", raconte le coach.
Son équipe gagne les cinq matches suivants et dépasse finalement Laval, au courage.
"On sait que rien n'est obtenu facilement. On est habitué à lutter et à devoir s'arracher. Ce sont des valeurs que j'aime bien inculquer et auxquelles les joueurs sont super-réceptifs", glisse-t-il.
"Le plus bel exploit, c'est d'avoir su rebondir", confirme le président Thierry Gomez, dont l'arrivé au club en 2016, coïncide avec la remontée mancelle.
L'ancien dirigeant de Troyes (2004-2009) a ramené le club au monde professionnel six ans après une liquidation judiciaire qui l'avait relégué au sixième échelon national.
Il s'applique cependant à éviter tout emballement: "Celui qui croit avoir la recette dans le football, c'est le début de la fin (...) Comme les Anglais disent : 'from hero to zero', on passe vite d'être un héros à un zéro".
Le MMArena, stade longtemps honni, dont la construction pour un coût officiel de 104 millions d'euros avait précipité la chute du club, est là pour le lui rappeler.
L'une de ses premières décisions a pourtant été d'y jouer dès la Nationale 3.
Le MMArena revit
Avant cela, "on jouait à la Pincenardière (le centre d'entraînement) le dimanche après-midi, il y avait 3-400 personnes, on s'entraînait dans les conditions du moment et c'était pas simple du tout", se rappelle Richard Déziré.
"Et c'est vrai qu'avoir fait guichets fermés à 23.000 (contre Ajaccio à l'aller), être à plus de 8.700 de moyenne sur les matches officiels au MMArena cette saison, c'est une belle satisfaction", complète-t-il.
"Les gens s'accaparent ce stade qui est magnifique et qui est un bel outil pour développer le futur du club", ajoute l'entraîneur.
Avec ces chiffres, Le Mans aurait eu la 8e affluence en Ligue 2. La saison prochaine, Thierry Gomez espère figurer "entre la 10e et la 5e place, voire un peu mieux".
Pour cela, il faudra, comme les deux derniers étés, chambouler l'effectif pour l'adapter aux exigences de la Ligue 2.
"C'est très douloureux parce qu'on se dit qu'on casse peut-être quelque chose mais c'est nécessaire si on veut continuer à avancer", résume Déziré.
Hors du terrain aussi le chantier est de taille : "Il y a des choses qu'on doit améliorer, c'est une évidence absolue, dans le médical, sur les terrains, dans les staffs, chez les joueurs", le tout "sans amener trop de confort (...) pour garder cette culture de faire les efforts nécessaires", conclut-il.