Le soir de 2010 où l'Inter de Mourinho a enflammé le Camp Nou

Quand le coup de sifflet finale a retenti, il n'a pas hésité une seule seconde. Doigt en l'air, José Mourinho court ivre de bonheur en solitaire sur la pelouse du Camp Nou. Vaincu 1-0 par Barcelone ce 28 avril 2010, l'entraîneur portugais célèbre la qualification de l'Inter Milan en finale de la Ligue des champions. "La plus belle défaite de ma vie", dira l'intéressé qui est parvenu à résister jsuqu'au bout aux assauts des hommes de Pep Guardiola qui ont effectué ce soir-là un record dans l'époque moderne de la Ligue des champions : la meilleure possession enregistrée sur un match depuis la saison 2003-2004 (86,6%).
Ancien adjoint de Louis Van Gaal chez les 'Blaugrana', il finira par offrir le triplé aux 'Nerazzurri' (victoire 2-0 contre le Bayern avec un doublé de Diego Milito) lors de cette année historique pour le club lombard. Pour ce rendez-vous en Catalogne, il était quasiment habité ce soir-là tant il tenait à éliminer ce Barça adepte d'une philosophie de jeu bien précise dont il incarnait le yang.
Avec ses choix tactiques ultra-défensifs, en exigeant notamment de Samuel Eto'o qu'il défende comme un arrière gauche (son positionnement le prouvera), le Special One avait un plan pour empêcher les locaux de s'approcher de sa surface de réparation. L'expulsion de Thiago Motta, sa sentinelle, à la demi-heure de jeu avait failli précipiter sa perte. Gerard Piqué avait d'ailleurs fini par forcer le Fort Knox milanais à la 84e minute mais l'Inter résista tant bien que mal jusqu'au bout.
The biggest save that day came from the referee, who denied Bojan's matchwinning goal that would've/should've taken Barcelona to the final in Madrid at the Bernabeu (not to mention him not giving pens to Alves being tripped by Muntari and Ibra getting his shirt ripped by Lucio). pic.twitter.com/r8gKDzy9RB
— L10/M (@AstoundingMessi) 3 septembre 2018
Quelques minutes après le but de Gérard Piqué, le Barça était prêt à exploser de joie, le but de Bojan était finalement annulé pour une faute de main avant la frappe. Après cela, le FC Barcelone n'y arrivera plus et laissera l'Inter Milan d'un Mourinho euphorique prendre son billet pour la finale et pour le triplé.
13,4% de possession, deux ballons touchés dans la surface adverse, un seul tir et seulement six centres (corners inclus) effectués, le Special One avait poussé jusque dans ses retranchements son antagonisme avec Guardiola. Néanmoins sa stratégie avait fini par payer avec des joueurs dévoués à sa cause comme Maicon, Chivu ou encore Lucio.
Plus de huit années après, les deux équipes se retrouvent avec de nombreux changements logiques : Mourinho est en pleine turpitude du côté de Manchester United, l'Inter Milan peut compter sur un Mauro Icardi totalement épanoui en ce début de saison tandis que le Barça va devoir faire sans Lionel Messi, touché au bras face à Séville samedi dernier. L'affiche reste cependant alléchante : les deux formations sont à six points et se disputeront déjà la suprématie du Groupe B.