Auteur d'une très belle année à la tête du LOSC qu'il a hissé jusqu'à la deuxième place de la Ligue 1 la saison dernière, loin derrière le PSG mais devant l'OL, l'OM et les habituels prétendants au podium, Christophe Galtier a été élu entraîneur de l'année 2019 par ses pairs selon des votes réalisés par l'hebdomadaire 'France Football'. Dans un long entretien accordé à l'hebdomadaire, l'entraîneur de Lille a évoqué son métier et le difficile export des coachs français à l'étranger regrettant un manque de solidarité entre tricolores dans la profession.
"C’est de notre faute parce qu’il n’y a pas de solidarité entre les techniciens français. Je vois tous les jours comment sont mes adjoints, ici. Quand un entraîneur espagnol ou portugais est en situation difficile dans un club, les compatriotes sont en alerte. Le mot d’ordre, c’est 'je risque d’être débarqué, placez-vous'. Chaque fois, je me suis rendu compte que les Français ne se fréquentent pas. Les étrangers, je vois comment ils sont ici, très solidaires entre eux. Ils ont développé tout un réseau. C’est un exemple à suivre", a commenté Christophe Galtier.
"Je ne serai pas un vieil entraîneur"
Le technicien français est revenu sur les visites à Lille d'un certain José Mourinho, devenu depuis entraîneur de Tottenham, lorsqu'il était encore sans club : "Il venait pour me piquer mes adjoints. Joao Sacramento et Nuno Santos en l’occurrence", a précisé Christophe Galtier avec un sourire en coin. L’entraîneur du LOSC n’a plus eu de contact avec José Mourinho, et a eu du mal à digérer cet épisode : "Rien. C’est comme ça, c’est la vie, c’est le milieu. C’est derrière, maintenant."
Christophe Galtier a avoué qu'il aime s'investir dans un club sur le long terme afin de bâtir quelque chose et avoir des relations humaines : "Je ne suis pas quelqu'un de passage. J'ai besoin de relations humaines, je ne pense pas être un homme de coup, je n'aime pas changer pour changer. J'ai du mal à me projeter au-delà du LOSC. C'était la même chose à Saint-Etienne. Là-bas, c'était vert, toujours vert ; ici, c'est rouge, toujours rouge."
Enfin, le technicien français a évoqué son futur en tant que coach : "Je ne serai pas un vieil entraîneur. Disons que quand ce sera l'heure de la retraite, je la prendrai. J'ai trop de choses à partager avec mes proches. Et pourtant, j'ai vraiment le football dans le sang, et même sans doute plus la fonction d'entraîneur que de joueur. J'ai passé mon premier diplôme à 16 ans, j'ai eu mon deuxième degré à 27 ans. À 28, j'ai failli arrêter. J'ai toujours voulu - pas rêvé, voulu - être entraîneur. À quel niveau, je ne savais pas : adjoint, à la formation... Mais j'ai toujours voulu et très tôt encadrer des joueurs. Le football est très important pour moi, ce métier aussi, mais je crois qu'il y a un temps pour tout."