Lucas Paqueta, l’AC Milan bientôt au rythme auriverde

En concurrence avec le PSG et Liverpool, l'AC Milan aurait obtenu l'accord de Flamengo pour le transfert de Lucas Paquetá. Une annonce récente et qui représente l'occasion idéale de présenter ce milieu de terrain qui a commencé à émerger véritablement au Brésil il y a un an. Celui qui a connu sa première sélection avec la Seleção le mois dernier a attendu sagement son heure pour se faire un nom. Son parcours : élévé à l'école carioca.
Né en 1997, Lucas Paqueta est issu de l’école de Flamengo dans la plus pure tradition brésilienne. Dans le club de Rio de Janeiro, où entre autres, Adriano, Carlos Mozer, Zico, Junior Baiano et Aldair ont été formés, la culture technique prédomine. Après avoir fait ses premières gammes comme de nombreux brésiliens dans la rue, le jeune Paqueta intègre dès l’âge de 10 ans le centre de formation du club brésilien. Très vite placé au milieu de terrain, le gaucher se fait un nom dans les équipes juniors avec de nombreuses prouesses à la clé. Son premier fait d’arme est la Sao Paulo Junior Cup en 2016, une compétition phare chez les jeunes de l’État. Ce trophée lui ouvre les portes quelques semaines après de l’équipe professionnelle.
Sa toute première apparition avec les A date du 28 mai 2017 face à l’Atlético Paranense. Il doit attendre trois mois supplémentaires avant de démarrer en tant que titulaire. Volontaire et discipliné, Lucas Paqueta finit par se faire une place à la fin de l’année, notamment aux côtés de Diego, l’ancien joueur du Werder de Brême et de la Juventus. Aligné en milieu offensif, il lui arrive également de dépanner à gauche mais aussi en avant-centre, preuve d’une certaine flexibilité tactique. Néanmoins il finit par être installé définitivement en tant que numéro 10 au cours de cette année 2018, avec 25 matches disputés et seulement quatre ratés.
Sur le plan international, celui qui a fait les beaux jours des U20 brésiliens pendant deux ans (il marque d’ailleurs dès son premier match contre l’Angleterre) ne tarde pas à être dans les petits papiers de Tite, au point d’être convoqué dans une liste élargie pour la Coupe du Monde 2018. S’il n’a logiquement pas fait partie de l’aventure en Russie, Paqueta profite des premiers matches internationaux post-mondial pour se faire une place. En septembre, il y a un mois, le joueur de Flamengo a disputé près de 55 minutes face aux États-Unis puis contre le Salvador. Une belle promotion à l’heure où l’Europe lui fait les yeux doux. Aux dernières nouvelles, c’est l’AC Milan qui doit rafler la mise en l’enrôlant au 1er janvier 2019 selon les informations de la Gazzetta dello Sport, confirmées à demi-mot par Leonardo, le directeur sportif des Rossoneri. "Il n'y a pas grand-chose à dire. Nous avons un accord de base avec Flamengo, mais le marché rouvre en janvier, nous avons donc encore un peu de chemin à parcourir avant de l’officialiser (…) Pour le moment, il est un joueur de Flamengo, il doit encore disputer quelques matches de championnat brésilien. Nous devons attendre le 3 janvier." Si rien n'est définitif, Paquetá se dirige bien vers l'Italie et un transfert à 35 millions d'euros (avec bonus).
Ses statistiques : un rendement intéressant qu'il peut encore améliorer
Ses qualités / axes de progression : passer le cap tant risqué en Europe
Comme tout Brésilien qui se respecte, ses capacités balle au pied sont au-dessus de la moyenne déjà en ce qui concerne le championnat, le Campeonato Brasileiro de Serie A. Dribbleur et joueur, Lucas Paqueta apprécie les duels en un contre un et mise souvent sur son talent individuel pour réaliser des différences. Cependant, la presse locale met régulièrement en avant ses coups de pied arrêtes qui représentent une vraie arme pour le collectif. Auteur de neuf réalisations en 2018 avec Flamengo, il a fait des progrès à vitesse grand V dans le réalisme même s'il n'a pas débloqué son compteur en Libertadores (sept apparitions).
Sur le plan physique, le natif de Rio n’est pas le joueur le plus athlétique de son époque (1m80). Néanmoins il n’a pas peur de se frotter aux quelques golgoths qu’il peut croiser sur les pelouses brésiliennes. Il évolue d’ailleurs dans une zone de jeu où les coups peuvent pleuvoir facilement, ce qui renforce son caractère et sa capacité de résistance. Peu nerveux, il n’a pour l’instant récolté que quatre cartons jaunes au cours de cette année 2018.
Le témoignage : Marcelin Chamoin (Lucarne Opposée)
''Je pense qu’il a bien fait d’attendre par rapport à Vinicius qui est parti un peu trop tôt (au Real Madrid, à l’âge de 18 ans). Depuis le mois de juillet, je le trouve un peu moins bon, il s’est montré un peu mou mais il a fait le tour de la question au Brésil, sa marge de progression est atteinte et c’est le bon moment pour lui de filer en Europe. Dans un schéma en 4-1-4-1 il évolue souvent en tant que relayeur gauche mais l’année dernière il a beaucoup tourné de poste, notamment en faux 9 mais aussi comme ailier droit, il a cette capacité de pouvoir jouer un peu partout.''
''Physiquement il faudra voir car il a grandi très tard, il s’est imposé réellement à 20 ans ce qui n’est pas tout jeune par rapport à d’autres talents du football brésilien. Ce n’était pas inné qu’il fasse ce début de carrière qui n’a pas été linéaire. Cependant, il a de bons appuis, ce qui peut lui permettre de tenir les coups. En Europe, il fera forcément face à un rythme différent donc ça peut être un petit défi pour lui de se frotter à une nouvelle intensité. Défensivement, j’aime beaucoup ce qu’il réalise quand son équipe n’a pas le ballon, les supporters l’ont rapidement accepté au Flamengo car il se donnait à fond dans ce type de tâche. Pour ce qui est de ses axes de progression, ses choix en phase offensive laissent parfois à désirer car il donne le sentiment de se débarrasser du ballon sur quelques séquences. Il a quelques moments d’absence mais ça arrive à de nombreux jeunes.''
''En sélection, je l’ai trouvé pas mal même si les oppositions n’étaient pas des plus difficiles pour se lancer (États-Unis et Salvador). Il n’a pas été dingue mais s’est un peu montré, Tite ne l’a pas pris pour les derniers rendez-vous contre l’Arabie Saoudite et l’Argentine car Flamengo a des échéances importantes en championnat. Renato Augusto est son concurrent direct en Seleção, il peut viser une place pour la prochaine Copa America même si Fred, Arthur, Walace et même Coutinho peuvent évoluer dans cette zone. Au niveau de la comparaison, c’est difficile de le renvoyer vers quelqu’un, balle au pied il ressemble légèrement à Kaka dans sa manière d’accélérer mais sinon je le trouve assez unique dans son profil.''
Son avenir : San Siro dans moins de deux mois si tout va bien
Néo-international depuis un mois et adoubé par Tite pour les prochains rendez-vous du Brésil, Lucas Paquetá vit bien le premier tournant de sa jeune carrière. Dès le début de l'année 2019, il doit rejoindre l'AC Milan qui aurait un accord de principe avec Flamengo et son entourage. Néanmoins, Marca a annoncé que le Real Madrid tentait de s'immiscer dans cette opération. Le tremplin des Merengue semble à ce jour être une étape encore trop haute alors que des Rossoneri en reconstruction et en quête d'un milieu d'avenir correspondent mieux à une avancée logique pour celui qui avait des posters de ... Cafu, une des légendes milanaises, dans sa chambre d'enfant. La boucle serait donc bouclée.