"Depuis cet instant (où elle a signé au club), cela a toujours été dans un coin de ma tête, à chaque fois que je rentre sur la pelouse. A chaque fois que je joue un match avec Lyon: Le fait que l'Angleterre pourrait jouer la finale de la Coupe du monde et soulever le trophée sur le terrain" qu'elle foule tous les week-ends, raconte la joueuse à l'AFP.
Le Mondial prendra en effet, pour les demi-finales et la finale, la direction de Lyon, devenue la capitale européenne du football féminin tant son équipe domine la discipline de la tête et des épaules.
La latérale droite de 27 ans en est persuadée: malgré le statut d'outsider des filles de Phil Neville, demi-finalistes du dernier Mondial, son équipe peut réaliser son rêve.
"Je sais que les gens disent que nous n'avons encore rien gagné. Mais je pense que c'est parfois plus difficile, quand tu as déjà gagné, de conserver cette faim. Alors que nous, on a faim", explique-t-elle sur la pelouse du centre d'entraînement lyonnais, à deux pas du Parc OL et ses 58.000 places.
"Un long chemin"
Le parcours des Anglaises débutera dimanche à Nice face à des Ecossaises qui auront soif de revanche, après avoir été écrasées 6-0 à l'Euro-2017 par les Lionnes.
Pas de quoi impressionner Bronze, originaire de Berwick-upon-Tweed, ville de quelque 11.000 âmes si proche de la frontière (environ 4 km) que le club masculin local joue dans un championnat écossais...
"C'est de la vieille rivalité", balaye l'ancienne joueuse d'Everton, Liverpool et Manchester City. "Ils veulent nous battre, et on veut les battre. Mais au fond, ce n'est qu'un match parmi les autres de la Coupe du monde."
Quoiqu'il en soit, ce premier match entre les deux pays suspendus au dénouement du Brexit lancera Lucy Bronze et ses coéquipières dans ce Mondial. Et la joueuse qui vient de gagner la Ligue des champions avec Lyon attend beaucoup du public en France.
Surtout "quand vous voyez les (matches des) garçons, comment les supporters se comportent et à quel point cela pousse vraiment les joueurs et change les matches", poursuit-elle.
Même si le ballon rond féminin reste loin du foot masculin en termes de popularité, celle qui joue également au milieu de terrain pour l'Angleterre constate des progrès notables ces dernières années: "Je repense aux cinq, dix dernières années et je n'aurais pas pensé que je serais assise là aujourd'hui, à parler de tous ces supporters incroyables, des stades, de la Coupe du monde, de moi-même".
"Et en même temps, reconnaît-elle, il nous reste un long, long chemin à accomplir". Y compris jusqu'à la finale à Lyon.