Luis Enrique vise un deuxième triplé

La Ligue des Champions est le sujet principal, voire l’unique, à Paris avant la finale à Munich. Après des années de succès nationaux, le Paris Saint-Germain est en passe d’atteindre un sommet inédit: la compétition européenne la plus prestigieuse. Pourtant, alors qu’ils affrontent l’Inter Milan le 31 mai, c’est aussi un enjeu personnel qui se dessine pour Luis Enrique.
Une victoire face aux Nerazzurri samedi offrirait à Enrique son deuxième triplé en carrière, un exploit jusque-là réservé à son compatriote Pep Guardiola. À ce titre, la confrontation à l’Allianz Arena revêt une double signification: elle offrirait au PSG sa toute première Ligue des Champions, tout en propulsant Enrique au rang des entraîneurs d’élite.
Ce serait donc un triplé à double valeur pour l’ancien sélectionneur espagnol, qui offrirait enfin au PSG la gloire qu’il convoite tant après ses investissements pharaoniques de la dernière décennie, et qui ferait de lui une nouvelle référence pour les coachs qui lui succéderont.
Le hasard du football fait parfois bien les choses. La célébration tomberait exactement dix ans après le premier triplé que 'Lucho' a remporté avec Barcelone. C’était un Luis Enrique différent. Ses premières mèches grises faisaient à peine leur apparition. Accro à la bicyclette, aux ironmans et aux grandes épreuves d’endurance.
Un homme sûr de lui depuis sa communion avec Barcelone et son public, mais accueilli sous des attentes ambivalentes après une saison ratée à Rome et un passage remarqué au Celta. Tout s’est pourtant parfaitement enchaîné avec la MSN en pointe. Entre le 17 mai, victoire au Calderón, et le 6 juin, après le passage par la finale de Coupe le 30 mai, il bouclait le triplé tant attendu.
Marqué par la tragique perte de sa fille Xana, l’ancien entraîneur de la Roma et du Celta Vigo, la confiance du PSG lui a offert un peu plus d’abri face aux critiques espagnoles. Pour commencer à bâtir un projet personnel et prendre en main, sans trembler, d'un collectif de bonnes individualités.
La première pierre a été posée le 5 avril, après la victoire 1-0 contre Angers. La deuxième, encore chaude, lors de la finale de Coupe face au Stade de Reims, le 24 mai dernier. Lucho est à deux doigts de rééditer un exploit unique.
Il ne lui reste plus qu’une ultime épreuve pour se démarquer de la longue liste des entraîneurs ayant remporté un triplé - Jock Stein, Rinus Michels, Guus Hiddink, Sir Alex Ferguson, José Mourinho, Jupp Heynckes et Hansi Flick - et rejoindre Pep Guardiola sur le podium très fermé des doubles vainqueurs.