Malgré un talent indéniable, Draxler n’a pour l’instant pas le profil idéal pour le PSG

Julian Draxler est la première recrue du PSG. Alors que nous vous confirmions jeudi que les négociations entre le club parisien et Wolfsburg étaient à un stade avancé, un accord a été déjà trouvé. Les dirigeants des deux équipes ont entériné ce transfert pour un montant estimé à 36 millions d'euros, hors bonus pouvant atteindre les 10 millions d'euros. Le champion du monde 2014 touchera un salaire supérieur à 9 millions d'euros à Paris. L'Allemand vient donc renforcer l'effectif parisien et offrir une nouvelle option offensive à Unai Emery.
Joueur talentueux et considéré comme l'un des plus prometteurs de sa génération en Allemagne, Draxler n'a pourtant pas le profil de la recrue idéale pour le PSG surtout pour un mercato hivernal et pour les ambitions du champion de France en titre. Après une première partie de saison mitigée, le club de la capitale cherche à se renforcer cet hiver afin de combler son retard en Ligue 1 et réaliser l'exploit de sortir le FC Barcelone en huitièmes de finale de la Ligue des champions. Malgré son statut d'international allemand et un talent indéniable, le choix de Draxler peut poser quelques questions.
Sa forme actuelle ?
Devenu titulaire à gauche de l'attaque de l'Allemagne depuis l'Euro 2016, Draxler peine depuis le début de saison à confirmer ses belles prestations aperçues lors du tournoi en France. Muet depuis le début de la saison avec Wolfsburg, l'ailier de 23 ans alterne entre le onze de départ et le banc des remplaçants du côté du club allemand. La raison ? Des prestations en demi-teinte et une attitude pointée du doigt. Surfant sur un Euro 2016 réussi, Draxler s'imaginait certainement quitter Wolfsburg, qu'il avait rejoint seulement un an plus tôt pour 35 millions d'euros, pour un grand club européen. "Après l'Euro, j'ai clairement expliqué à l'entraîneur Dieter Hecking que je voulais quitter Wolfsburg", expliquait le principal intéressé à Bild le 3 août dernier.
Annoncé sur les tablettes d'Arsenal notamment, Draxler était finalement resté au sein du club allemand. Joueur le plus cher de l'histoire de Wolfsburg, le natif de Gladbeck avait réalisé une première saison correcte sous les couleurs du VfL avec 5 buts et 5 passes décisives en 21 matches de Bundesliga mais avait manqué la fin de saison en raison d'une blessure à la jambe qui a failli lui faire manquer l'Euro. Cette nouvelle saison était l'occasion idéale pour lui de définitivement s'imposer à Wolfsburg avant de postuler à une plus grande équipe européenne.
Mais rien ne s'est vraiment passé comme prévu pour Draxler. S'il a débuté la saison comme titulaire, l'international allemand a vu sa place être petit à petit remise en cause au point de ne même pas être convoqué pour le choc contre le Bayern Munich le 10 décembre dernier. "Le coach a fait ses choix, il semble que Julian Draxler n’est pas en mesure de nous aider en ce moment. La situation est compliquée pour lui, les relations ne peuvent plus être normalisées. On l’a encore vu le weekend dernier, c’est difficile", avait alors déclaré Klaus Allofs, le directeur sportif de Wolfsburg à 'Sky Sports'. Si finalement Draxler rejoindra bien un grand club en signant au PSG, il restera certainement comme un transfert raté au sein du club allemand.
Alors que la direction parisienne cherche à se renforcer avec des joueurs capables d'être efficaces rapidement et de concurrencer les habituels titulaires, Draxler va débarquer dans la capitale en manque de confiance et surtout dans un club qui ne semble pas forcément lui convenir sur le papier.
Draxler va-t-il supporter la pression ?
Si l'ailier de 23 ans compte déjà 27 sélections avec l'Allemagne, son expérience au plus haut niveau en club reste limitée malgré une participation plutôt régulière en Ligue des champions (32 rencontres disputées). Que ce soit à Schalke 04 ou à Wolfsburg, il n'a jamais été dans une équipe aussi ambitieuse et exigeante que le PSG. Joueur le plus jeune de l'histoire du club de Gelsenkirchen à débuter en Bundesliga, Draxler avait rapidement séduit les fans de l'équipe allemande par sa technique et sa vitesse. Dans le sillage d'un Schalke ambitieux (3e en 2011-12, 4e en 2012-13 et 3 en 2013-14 et 6e en 2014-15), Draxler avait confirmé les attentes placées en lui malgré son jeune âge et son irrégularité. Néanmoins au moment de sa signature à Wolfsburg, le vainqueur de la Coupe du monde 2014 avait confié avoir quitté son club formateur car il ne supportait plus la pression.
"J'ai été convaincu que je n'avais pas à supporter la pression et l'attente qui était présente à Schalke 04. Même après six mois de blessure, j'avais le sentiment que je devais décider de l'issue des matchs à moi tout seul", avait-il confié à Kicker le 10 septembre 2015. La pression ne l'a pas vraiment quitté par la suite. Arrivé à Wolfsburg pour remplacer Kevin De Bruyne, meilleur joueur de Bundesliga lors de la saison 2014-15, Draxler n'a pas vraiment réussi cette mission malgré tout son talent.
Au PSG, la pression sera encore bien présente surtout aux vues des critiques entourant la première partie de saison du champion de France en titre. À l'image d'un Jesé ou d'un Hatem Ben Arfa recruté l'été dernier par le club parisien, Draxler sera attendu au tournant même s'il aura besoin de temps pour s'adapter à sa nouvelle vie dans la capitale française. À Unai Emery de lui faire passer ce cap qui le fera rentrer dans la catégorie des grands joueurs.
"Je ne pense pas que ce soit le club qu'il faut à Draxler. Il a besoin de sentir la confiance autour de lui et il aime avoir un environnement chaleureux et familial. Si ça ne tourne pas rond, il peut, en effet, rapidement lâcher. Et à mon avis, la pression sera encore plus forte à Paris qu'elle ne l'était à Wolfsburg. S'il s'impose rapidement, il peut gagner en confiance et faire l'unanimité, mais, si ses prestations ne sont pas assez convaincantes, il sait qu'avec la concurrence dans l'entrejeu parisien il se retrouvera vite sur le banc", expliquait l'ancien international allemand Andreas Brehme au 'Parisien' cette semaine.
Joue-la comme Lucas ?
Considéré comme l'un des plus grands talents de sa génération en Allemand, surdoué techniquement, capable de jouer meneur de jeu ou sur les ailes et doté d'une très belle frappe de balle, Draxler possède pourtant un profil similaire à Lucas. Talentueux comme le Brésilien mais aussi assez irrégulier, l'Allemand affiche également des statistiques semblables à son futur coéquipier. En 153 matches de Bundesliga, il a inscrit 23 buts et délivré 20 passes décisives tandis que Lucas a porté la tunique parisienne à 130 reprises en Ligue 1 pour 27 réalisations et 25 offrandes.
Tout comme le joueur de 24 ans, Draxler va débarquer au PSG avec l'étiquette d'un joueur très prometteur et acheté à un prix similaire (40 millions d'euros pour le Brésilien, 35 millions hors bonus pour l'Allemand). Dans les chiffres les deux joueurs se ressemblent mais aussi dans leur irrégularité. Si Lucas est régulièrement critiqué pour son manque de constance, Draxler n'y échappera pas. Surtout que face aux méformes d'Angel Di Maria, d'Hatem Ben Arfa et de Jesé, l'Allemand devrait rapidement être lancé dans le grand bain.
S'il est évidemment trop tôt pour dire si l'Allemand est une bonne ou mauvaise recrue pour le PSG, les questions entourant Draxler restent en suspens. Malgré son talent indéniable, l'Allemand n'a pour l'instant pas le profil idéal pour faire franchir un cap au champion de France en titre. Le joueur de 23 ans a désormais toutes les cartes en main pour confirmer les attentes placées en lui au PSG et faire oublier son échec à Wolfsburg.