"Encore des critiques sur moi ou on parle d'autre chose?"
Elle n'est pas fâchée, la sentinelle hollandaise, mais après une rafale de question griffantes, auxquelles elle a répondu sans langue de bois, elle attend qu'on parle un peu aussi de Rennes, rival européen en visite au Vélodrome, en clôture de la 8e journée de Ligue 1.
Strootman a abordé sans tabou tous les sujets lors de la conférence de presse d'avant-match, vendredi.
Oui, cet été le président Jacques-Henri Eyraud lui a dit qu'il était difficile de conserver son salaire Ligue des champions (autour d'un demi million d'euros bruts mensuels) pour un club ne jouant pas les coupes d'Europe.
"Bien sûr, ce n'est pas une très bonne sensation si ton boss te dit que c'est mieux que tu partes", admet l'international "Oranje".
"Mais je sais comment fonctionne le monde du foot, parfois un joueur veut partir et il reste, parfois le président dit qu'un joueur doit partir mais il veut rester", résume-t-il.
"C'est comme ça", philosophe Strootman, "on n'a pas trouvé de bonne solution, ni pour le club ni pour moi".
"Je peux mieux faire"
Au final, il est "content de jouer ici. J'ai signé 5 ans, j'ai joué seulement un an et je veux faire mieux parce que l'an dernier n'a été bon ni pour moi ni pour l'équipe"
C'est finalement l'autre salaire XXL du milieu, Luiz Gustavo, qui est parti, alors que l'entraîneur, André Villas-Boas, avait construit l'équipe autour de lui. Le Brésilien a rejoint Fenerbahçe (Turquie) à la fin du mercato.
Le technicien portugais a recyclé l'expérimenté Néerlandais (45 sélections, 3 buts) dans un rôle de sentinelle auquel il doit s'adapter, à 29 ans.
"C'est un nouveau poste pour moi, mais j'ai beaucoup parlé avec notre coach. Quand tu joues plus haut, tu peux presser, mais dans cette position tu dois regarder derrière toi, aider en appui les autres défenseurs", décrit-il.
"Je peux mieux faire", synthétise Strootman, mais il pense y parvenir, porté par de bons résultats, "le meilleur remède", et la confiance du coach et de ses partenaires. Au final, il est "content" : "Moi, je veux jouer".
Il a conquis Villas-Boas, qui se dit toujours satisfait de son N.6. Le Portugais n'intègrera à sa place la recrue Valentin Rongier que parce que Strootman sera suspendu à Amiens, pour la 9e journée.
Gagner les coeurs
Il reste au Néerlandais à gagner les cœurs des supporters, qui n'ont pas vraiment adopté cette recrue estampillée Rudi Garcia, le précédent coach honni.
"Je sais comment fonctionnent les critiques, avec moi comme avec l'entraîneur. Oui, j'ai une relation spéciale avec Garcia (qui fut son entraîneur à l'AS Rome, ndlr), mais j'ai parlé dès le premier jour avec le nouveau coach et il m'a donné sa confiance. Je travaille pour lui et l'équipe", explique Strootman.
Il ne veut "pas comparer les deux. Tout le monde parle en mal de Garcia parce que l'année dernière n'a pas été bonne, mais celle d'avant était très bonne, avec la finale de Ligue Europa"
Strootman porte aussi l'étiquette de recrue hors de prix. "Oui, Marseille a payé beaucoup d'argent pour moi (25 millions d'euros), je sais que c'est une responsabilité en plus, ça fonctionne comme ça", admet la sentinelle.
Mais cette défiance n'est "pas grave, assure-t-elle. Oui, tu veux que les supporters soient contents de toi, mais je fais tout pour m'améliorer".
Strootman sait que, de toutes façons, ce poste est ingrat. "Que je joue le même match, si on gagne on me dit que j'ai bien joué, si on perd on dit que j'ai été nul. C'est comme ça, cette position devant la défense", explique l'ex-Romain.
Il admet aussi qu'un joueur de son expérience doit éviter les avertissements pour contestation. "Trois jaunes, c'est trop, mon geste contre l'arbitre (contre Montpellier, ndlr), ce n'est pas bien. C'est normal que je sois suspendu", reconnaît Strootman. Franc jusqu'au bout.