En entrant en jeu lors des neuf dernières minutes du match contre Bordeaux (défaite 3-0) la semaine dernière, Thill n'a pas battu le record de précocité, toujours détenu par Laurent Paganelli (15 ans et 10 mois), mais il peut se targuer d'être devenu le premier joueur du nouveau millénaire à fouler les pelouses de L1.
"Vincent bénéficie d'un concours de circonstances, parce qu'on a pas mal de garçons à son poste qui sont blessés. Forcément, s'il y avait un banc plus expérimenté, Vincent ne serait certainement pas dessus", tempère l'entraîneur mosellan Philippe Hinschberger soucieux d'éviter l'emballement autour du joueur.
En effet, le milieu offensif né le 4 février 2000, qui a déjà enflammé les médias de son pays, le Luxembourg, est connu de tous les "scouts" travaillant pour les grands clubs européens. Le Bayern Munich lui a ainsi fait une cour empressée jusqu'à ce que le jeune homme signe un premier contrat pro avec son club formateur le 26 mai dernier.
Ses points forts? "Sa lecture du jeu, la qualité de son pied gauche, sa qualité technique et de passe. C'est un garçon qui voit les choses très, très vite, certainement plus vite que la moyenne des joueurs à son âge", détaille le technicien lorrain.
- Déjà international à 16 ans -
Ses forces, Vincent Thill les a démontrées dès le plus jeune âge et a été repéré à 12 ans. "J'étais allé au Luxembourg pour voir son grand frère et on m'a parlé du petit frère qui était doué, se rappelle Philippe Gaillot, directeur général adjoint du club mosellan. J'ai demandé aux parents s'il pouvait venir faire un test. Au bout de dix minutes, on savait qu'il sortait du lot."
Fin mars, il est devenu international luxembourgeois moins de deux mois après ses 16 ans et a marqué son premier but lors de sa deuxième sélection, face au Nigeria le 31 mai en amical.
Toutefois, même s'il est très doué, le jeune Luxembourgeois va devoir prendre du volume car il est encore fragile physiquement (1,76 m, 69 kg). "Il fait +50 kilos+, il ne peut pas faire autrement que de jouer sur son point fort, souligne Hinschberger. Mais dès qu'il rentre dans les duels, et obligatoirement il y en a, il n'existe pas."
Le club messin protège donc son joyaux. Son programme est adapté à son âge et sa morphologie. Par exemple, il n’est pas encore autorisé à faire des séances de musculation comme un adulte.
"On est toujours dans le compromis avec lui pour qu'il ne se blesse pas, qu'il se développe athlétiquement et que son niveau de jeu puisse s'exprimer. C'est quelqu'un qui demande des soins et une attention particulière", commente Gaillot.
"Entre l'envie de le voir de temps en temps et les possibilités de bien figurer, il y a encore une marge, une marche qui est quand même difficile à franchir", prévient Hinschberger. Il y a un temps pour tout et l'heure de lancer Vincent, elle n'est pas encore arrivée."