Osvaldo Velazquez Garcia, qui aurait fomenté l'enlèvement du joueur, est "le mari d'une cousine" de Pulido a déclaré en conférence de presse le procureur de l'Etat de Tamaulipas (nord-est), Ismael Quintanilla.
Velazquez, 29 ans, a été blessé à l'épaule et au cou lors d'un échange de tirs avec la police fédérale lors de son arrestation dans une maison de Ciudad Victoria, ville proche du lieu de l'enlèvement, a indiqué le procureur. Ses jours ne sont pas en danger, a-t-il précisé.
Velazquez, qui serait membre d'un groupe criminel, était présent à la fête où s'était rendu l'attaquant du club grec d'Olympiakos samedi soir peu avant d'être séquestré, et aurait communiqué avec les ravisseurs pour leur fournir des informations permettant de mener à bien l'enlèvement.
Le joueur de 25 ans, qui faisait partie de la sélection mexicaine lors du Mondial 2014 au Brésil, avait quitté la soirée avec sa fiancée avant d'être arrêté par quatre hommes armés, qui ont ensuite relâché sa compagne, selon les autorités.
Pulido serait le lendemain parvenu à subtiliser le portable d'un de ses ravisseurs avec lequel il aurait appelé les secours permettant sa libération à peine 24 heures après son enlèvement.
- Incrédulité devant la version officielle -
Plusieurs médias nationaux ont toutefois exprimé leurs doutes mardi matin face à la version des autorités.
L’apparent amateurisme des ravisseurs dans une région connue pour ses enlèvements par des gangs criminels spécialisés et particulièrement violents, dont le redoutable cartel des Zetas, a suscité de nombreux commentaires incrédules, voire ironiques.
"L’histoire de l’enlèvement de Pulido est très dure à avaler", a commenté l'éditorialiste du quotidien El Universal Luis Cardenas.
Cet enlèvement intervient en effet à quelques jours d’une élection locale qui permettra d’élire un nouveau gouverneur dans cet Etat dirigé par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), le parti du président Pena Nieto.
"Les ravisseurs du Tamaulipas (l’Etat au nord du Mexique), qui d’après ce que nous savons sont nombreux, sont tellement idiots qu’un otage peut leur échapper par une simple bagarre. Les ravisseurs n’attachent plus leurs victimes? Ou les footballeurs ont un traitement spécial?", a ironisé l’éditorialiste du quotidien Milenio Carlos Puig.
Le frère du joueur séquestré, Armando Pulido, également footballeur qui évolue en seconde division du championnat de foot grec, a lui-même reconnu avoir d'abord pensé à un enlèvement "pour des raisons politiques" avant finalement d'être convaincu du contraire. "Nous avons vu que ce n’était pas ça", a-t-il déclaré.
Armando a indiqué avoir parlé à l'un des ravisseurs, qui aurait exigé une rançon de 325.000 dollars (environ 290.000 euros) pour la libération de son frère.
Isabel Miranda de Wallace, de l'organisation "Alto al Secuestro" ("Stop à l’enlèvement"), dont le fils a été enlevé et assassiné en 2005, ne met pas en cause l’enlèvement du joueur international, mais s'interroge sur la version de sa libération par les autorités.
Selon elle, "jamais" un otage ne connaît précisément l’endroit où il est retenu. Elle ne voit pas comment Pulido aurait pu indiquer aux secours par téléphone l’endroit où il était séquestré.
Les internautes mexicains s'en sont donné à coeur joie, diffusant notamment sur les réseaux sociaux des images de Pulido dans des mises en scènes hollywoodiennes.