Si Monaco est l'équipe en forme en 2021, elle le doit certes à ses buteurs, Wissam Ben Yedder et Kevin Volland. Mais aussi à un duo de jeunes milieux recruté en janvier 2020 : Aurélien Tchouameni, 21 ans, et Youssouf Fofana, 22 ans.
Ces deux espoirs français ont alors débarqué, l'un de Bordeaux, l'autre de Strasbourg, dans un club en totale reconstruction. Livrés à eux-mêmes. Mais un an plus tard, sous la poigne de Niko Kovac, ils sont devenus indissociables et symbolisent l'ambition de Monaco.
"Je suis très content des performances actuelles de l'équipe, souligne l'entraîneur. Aurélien et Youssouf font un bon travail. Ils évoluent actuellement à un très haut niveau. Ce n'est pas facile de les sortir de l'équipe, même avec l'enchaînement des matches."
Progressivement dans la saison, les deux ont pris une place prépondérante. "Quand on a le ballon, ils sont responsables de la transition vers l'attaque, précise Kovac. Ils doivent aussi organiser le repli défensif pour couper les contres adverses".
"Cœur de l'équipe"
"Actuellement, ils sont très importants dans l'équilibre défensif de notre jeu, poursuit le Croate. Ils sont au cœur du jeu, et le cœur de l'équipe".
Pourtant, tout n'a pas été linéaire pour les deux hommes, proches dans la vie comme sur le terrain. S'ils savent ambiancer le vestiaire, si les facéties de Fofana ou les choix musicaux de Tchouameni (il a choisi le son sur lequel rentre l'équipe à Louis-II) commencent à être renommés, l'apprentissage est toujours en cours. Et le début n'a pas été simple.
Surtout pour l'ex-Strasbourgeois, que Kovac n'a pas hésité à mettre sur le banc. "Youssouf devait apprendre à être plus discipliné, explique-t-il. Au début de saison, il pensait qu'il pouvait courir partout. Il a compris qu'il devait rester rigoureux, dans l'axe. Je l'ai sorti de l'équipe deux ou trois matches pour lui faire comprendre qu'il devait changer son comportement et son état d'esprit. Il y est parvenu."
"C'était très dur, se souvient le joueur. Je me suis posé beaucoup de questions. J'avais perdu ma place. Mais j'ai compris qu'il attendait que j'aie le déclic, que je comprenne ce qu'il attendait de moi. Désormais, je pense le faire plutôt bien."
Évolution athlétique
"Au fur et à mesure, on montre notre complémentarité, apprécie Tchouameni. On doit d'abord s'occuper de la stabilité défensive de l'équipe. Apporter le surnombre n'est pas notre rôle premier."
En un an, leur jeu a gagné en maturité et en simplicité. Mais plus encore, eux qui avaient pourtant déjà "du coffre", comme dit Fofana, ont encore augmenté leur volume de jeu.
"J'ai beaucoup évolué sur le plan athlétique, assure Fofana. À mon arrivée, je me concentrais sur l'aspect technique. Vu les joueurs autour de moi, il ne fallait se pas rater. Mais j'ai compris dans quel secteur l'équipe avait besoin de moi. Il faut un mec qui coure, voire deux avec Tchouameni. On est plus épanoui dans ce rôle-là, en laissant les autres marquer."
Enfin... pas tout à fait ! Puisqu'ils espèrent "plus de statistiques", selon Tchouameni (un but et une passe décisive cette saison). "Marquer est un axe de progression, dit ce dernier. C'est toujours un plus pour un milieu défensif d'apporter offensivement."
Quant à Fofana (une passe décisive), il conclut : "J'ai commencé à travailler mes frappes, pour avoir un geste sûr sur les sorties de balle adverses, à la retombée du ballon. Un jour, ça va rentrer!"