Vendredi, Monaco a de nouveau perdu en L1. Cette fois-ci à Saint-Etienne (2-0). L'état de crise est réelle en Principauté. Et au sein de cette équipe en perdition, un champion du monde: Djibril Sidibé. C'est simple, le latéral droit monégasque n'a pas encore gagné un match avec son club cette saison !
Lui, qui mi-septembre, se voulait rassurant sur son état de forme et sa volonté de "revenir à un très haut niveau", est bien loin de ses ambitions.
"Je ne suis inquiet ni sur mon état de santé ni sur mon niveau", disait-il. "Je sais que les gens m'attendent (...) et que ça parle. La réponse sera sur le terrain. Quand les gens verront que je suis performant, ça partira."
"Dans le dur"
En six rencontres avec Monaco (dont quatre comme titulaire), Sidibé a perdu à cinq reprises, pour un petit nul (1-1, à Toulouse). Sur ses trois dernières titularisations, trois défaites, un but marqué, cinq encaissés. Un bilan affligeant...
Après la claque contre Angers à domicile (0-1) mardi, Sidibé expliquait : "On est dans le dur. Quand on n'arrive pas à gagner un match, le doute s'installe. Mais il faut se remobiliser et travailler. On est responsable. A nous de trouver les solutions."
C'est ce qu'a tenté Leonardo Jardim. A la vue des prestations de son latéral, il est passé à trois défenseurs centraux à Saint-Etienne. Car, naturellement attiré par le but adverse, Sidibé déséquilibrait l'équipe. Comme, depuis le départ de Fabinho et de Moutinho, aucun milieu n'est assez intelligent ou ne possède assez d'abnégation pour venir compenser, Jardim a dû se réinventer.
Dans le Forez, si Sidibé a été intéressant offensivement, ses replis parfois étranges avec des dézonages coupables, ont semé le trouble. Comme si le joueur pensait en ce moment "statistiques individuelles", pas "équilibre collectif". Pourtant, cela aurait pu fonctionner si Radamel Falcao ne s'était pas complétement troué sur l'une de ses offrandes.
Trop de pression personnelle ?
Sidibé force-t-il trop son jeu pour revenir à son meilleur niveau ? Se met-il une pression excessive en cherchant systématiquement le geste décisif ? Veut-il se montrer aux yeux du sélectionneur comme à ceux des recruteurs étrangers ?
Lui qui, après de longues discussions, avait prolongé son contrat avec Monaco en septembre 2017, cherche-t-il à interpeller sa direction afin de partir en janvier? Après s'être fissuré le ménisque un soir d'avril 2018 au Parc, puis être revenu sans opération afin de disputer la Coupe du monde, son niveau physique est-il défaillant ? A-t-il complétement digéré la frustratio, qu'il reconnaît et assume, d'avoir vu Benjamin Pavard lui prendre sa place au Mondial ainsi que les émotions de le victoire finale ?
Il y a certainement un peu de tout à la fois... "Je suis sous contrat et ma plus grande joie est de jouer", expliquait-il ainsi mi-septembre. Mais je voulais franchir un palier, voir un autre championnat. J'avais l'ambition d'aller voir ailleurs. J'accepte le destin. On va s'adapter (...). Je ne suis pas dans l'idée de jouer pour partir. Mais s'il y a une bonne opportunité, que je me sens bien et que le club le souhaite, on avisera."
Mais, en attendant, le constat est là : Sidibé est loin du meilleur de sa forme. Et n'est plus tout à fait celui qui, jusqu'alors, était systématiquement au service du collectif. Cela changera-t-il à Dortmund ?