Mort de Yann Lorence : 4 supporters du PSG en garde à vue, soupçonnés d'avoir frappé un témoin

Âgés de 26 et 27 ans, les deux hommes avaient été pris à partie jeudi à la sortie de la salle d'audience. Le témoin avait été poursuivi avant de se retrouver contre les grilles d'enceinte du palais de justice de Paris, à travers lesquelles plusieurs hommes l'avait saisi pour lui porter des coups, entraînant une intervention des forces de l'ordre.
Les deux hommes s'étaient vus prescrire une incapacité totale de travail (ITT) de moins de huit jours et avaient déposé plainte pour "violences volontaires".
Le témoin avait été mis en examen durant l'enquête sur la mort de Yann Lorence, avant de bénéficier d'un non-lieu. Il avait assisté le 28 février 2010 à l'agression de la victime, lynchée par des supporters rivaux aux abords du Parc des Princes, en marge d'une rencontre PSG-OM. Grièvement blessé, Yann Lorence, 37 ans, avait succombé à ses blessures deux semaines plus tard.
Le témoin a indiqué, dans une lettre transmise à la cour d'assises, qu'il refusait de revenir au procès, craignant pour sa sécurité.
Il y raconte avoir été "pris à partie très violemment", par une "quarantaine" de personnes qui l'ont "tout simplement lynché en plein milieu de la cour et des escaliers du palais de justice (...) pendant de longues minutes".
J'ai reçu "des coups de pieds et des coups de poings" sans que les forces de l'ordre n'interviennent, affirme-t-il dans ce courrier, ajoutant qu'il entend porter plainte auprès de la "police des polices".
Le président de la cour d'assises a délivré un mandat d'amener à son encontre, souhaitant qu'il soit désormais entendu par visio-conférence.
Les deux accusés, Romain Lafon et Jérémi Banh, sont jugés jusqu'au 30 novembre pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
La mort de Yann Lorence avait conduit à un tournant dans l'histoire du Paris Saint-Germain.
Sous la pression des pouvoirs publics, sa direction avait lancé un plan pour chasser les hooligans des tribunes du Parc. Il prévoyait une sécurité renforcée aux abords du stade, mais aussi le placement aléatoire des supporteurs dans les virages afin d'affaiblir les groupes.
De son côté, le gouvernement avait dissous par décret cinq associations de supporteurs des tribunes Boulogne et Auteuil.