Le défenseur de Naples Kalidou Koulibaly s'est exprimé concernant les insultes racistes dont il a pu être l'objet depuis qu'il évolue en Italie, précisant que cela le mettait "en colère" et lui faisait "honte". Selon lui, les autorités italiennes auraient beaucoup à apprendre de leurs homologues britanniques.
L'international sénégalais de 28 ans est devenu un joueur clé du Napoli et une référence mondiale à son poste. Sa première expérience face au racisme remonte à février 2016 à Rome à l'occasion d'une rencontre contre la Lazio. L'arbitre Massimiliano Irrati avait alors arrêté temporairement la rencontre. Si Naples s'était finalement imposé 2-0, cette expérience l'a marqué.
"J'ai pris conscience que des supporters de la Lazio faisaient des cris de singe quand je touchais le ballon, se rappelle-t-il pour Players' Tribune. C'est impossible de savoir ce que vous êtes censé faire dans un moment comme celui-là. Il y a eu un moment où j'ai voulu sortir du terrain pour prouver quelque chose, mais ensuite je me suis dit que c'était exactement ce qu'ils voulaient."
L'Angleterre : un modèle de lutte contre le racisme dans les stades ?
"Je me souviens m'être dit : 'Pourquoi font-ils celà ? Parce que je suis noir ? Est-ce normal d'être noir dans ce monde ? Tu joues seulement au jeu que tu aimes, commme tu l'as fait des milliers de fois avant. Tu te sens touché, insulté. Honnêtement, cela arrive à un point où tu as presque honte de toi-même."
Koulibaly a salué la réponse de l'arbitre, qui après l'avoir consulté ainsi que les entraîneurs et les officiels, a laissé le match aller à son terme. Malgré la première place de Naples à la fin de ce match, le défenseur avait quitté la pelouse "très, très en colère" mais avait tout de même cherché un jeune garçon pour lui offrir son maillot. Ce dernier s'était ensuite excusé du comportement du reste des tribunes.
"Cela m'avait beaucoup affecté. Ce petit garçon s'excusait pour je ne sais combien d'adultes. C'était la première chose à laquelle il pensait : comment je me sentais. C'est l'état d'esprit d'un enfant. C'est ce qu'il manque dans ce monde en ce moment. Je sais que ces incidents n'arrivent pas uniquement à cause d'une couleur de peau. J'entends comment certains fans appellent mes coéquipiers aussi. Ils appellent les joueurs serbes des 'gitans', ou même un joueur Italien comme Insigne, 'Neapolitan m***'. Nous devons faire mieux. Un incident se produit, le club fait un joli communiqué et cela se produit à nouveau.
"En Angleterre, on voit combien cela a changé. Quand la personne est identifiée, elle est interdite de stade à vie. J'espère qu'un jour ce sera la même chose en Italie. Mais je pense aussi aux gens qui font cela. Comment peut-on faire changer les gens ? Comment peut-on les atteindre dans leur coeur ? Je n'ai pas les réponses à ces questions."