Le temps des balbutiements semble terminé. Ce vendredi, à Nice, on a retrouvé le Paris Saint-Germain comme on l'avait quitté avant la trêve internationale : conquérant, fluide, sûr de son fait et serein, malgré une petite période de turbulences. L'équipe de Thomas Tuchel affiche une maîtrise collective qui renforce autant ses forces qu'elle n'anihile celles de ses adversaires. Angers en avait fait les frais, il y a deux semaines. Nice est tombé sur le même mur.
Di Maria, symbole d'une première période parfaite
Il n'y a qu'à voir la première période des Parisiens pour contempler la machine qui semble se mettre en place. C'est simple : Keylor Navas n'a tout simplement pas eu un arrêt à faire avant le repos quand, en face, Walter Benitez se faisait bombarder trois fois en vingt secondes au bout de quelques minutes (3e) ! Bref, Paris a déroulé, sans trembler, mais les champions de France ne s'attendaient peut-être pas non plus à affronter un bloc aussi poreux. Car l'autre enseignement de ce match, c'est que Nice n'a jamais trouvé le bon tempo. L'ouverture du score d'Angel Di Maria, parti dans le dos de la défense après une grosse erreur d'alignement, illustre bien ce déséquilibre (0-1, 15e).
Di Maria, d'ailleurs, a encore été le grand bonhomme du soir. Sans Mbappé ou Cavani au coup d'envoi, sans Neymar tout court, l'Argentin a encore endossé un costume de leader offensif qu'il porte bien, et de plus en plus souvent. Après un premier but clinique et loin d'être à zapper, il a fait le break d'un bijou sublime - un lob tout en toucher de l'extérieur du pied qui est retombé comme une feuille morte dans le petit filet après une ouverture de Meunier (0-2, 24e).
Mbappé, retour gagnant
Nice devait tout de même montrer une esquisse de réaction au retour des vestiaires, et c'est ce que les Aiglons ont fait. Un peu plus tranchante, l'équipe de Patrick Vieira s'est attelée à montrer un autre visage - Navas a ainsi réalisé son premier arrêt sur une tête de Lees-Melou (47e), mais elle s'est exposée, aussi. Et les lignes se sont progressivement étirées. Paris a alors voulu profiter des brèches qui se sont ouvertes sur les phases de contre, tout en restant dangereux sur coups de pied arrêtés. Marquinhos, entré en jeu à la mi-temps à la place de Thiago Silva, a trouvé la barre sur une tête (47e).
Reste que ces Parisiens doivent définitivement se débarasser des stigmates qui les ont plombés tout le printemps, symbolisés par cette forme de suffisance quand la posture devient plus confortable. Sans que Nice n'ait rien à faire, ils ont redonné de l'intérêt à la dernière demi-heure du match en offrant un but à Ganago après une succession de maladresses (1-2, 70e). Il fallait alors penser qu'il y aurait un peu de piment dans la dernière demi-heure, mais M. Letexier a lui aussi redessiné les perspectives en excluant coup sur coup Cyprien, sévèrement (76e), puis Herelle, plus logiquement (77e). Kylian Mbappé, lui, est entré, d'abord sur la pointe des pieds avant de porter l'estocade sur un deuxième ballon (1-3, 87e) et de distiller un caviar à Icardi (1-4, 88e). Dans ce match à deux temps, l'affaire était réglée depuis longtemps.