Avec deux points seulement pris sur les 15 derniers distribués, le rythme de l'OL en championnat a des allures de crise. Si l'attitude de certains joueurs avait été mise en cause à Lille la semaine passée par Bruno Génésio, ce sont ses choix qui interpellent cette fois-ci. Pour la deuxième fois en trois jours, l'entraîneur rhodanien avait choisi de lancer exactement le même onze de départ que celui aligné jeudi en Ligue Europa face à Villarreal. Alors que tout semblait aller dans le bon sens au terme des 45 premières minutes de la rencontre face à Saint-Étienne, son équipe s'est largement délitée à la reprise. Le coaching opéré par l'entraîneur rhodanien n'a ensuite rien arrangé.
Tousart malade, Rafael et Fekir blessés
De l'aveu même de Bruno Génésio, l'explication de la contre-performance variait de celles présentées ces dernières semaines. "Ce soir je ne mettrais pas le match dans le même lot que celui de Lille ou d'autres parce que les joueurs ont tout donné avec les moyens du moment", expliquait-il en zone mixte. S'il avait certainement imaginé un scénario différent de celui dicté par la blessure musculaire de Rafael et la sortie de Lucas Tousart à la mi-temps, la fatigue de son équipe avait tout de même quelque chose de prévisible. "On savait que les Lyonnais seraient fatigués vers la fin et c'est ce qu'il s'est passé, le coach nous avait prévenus", lançait meme Yann M'vila après la rencontre.
Conséquence directe de l'enchaînement des matches ou malheureux hasard, Rafael, déjà victime quinze jours auparavant d'une légère entorse à un genou, a dû quitter ses partenaires avant la demi heure de jeu, blessé à la cuisse. "Les faits de matches ne nous ont pas été favorables parce que nous avons été contraints d'effectuer deux changements en première mi-temps ce qui je pense nous a empêchés de mieux finir le match", justifiait Génésio. Une circonstance qui aurait pu être atténuante s'il n'avait pas décidé de titulariser Lucas Tousart, malade avant le coup d'envoi et forcé de céder sa place à la pause.
Gasset a gagné un point en attaquant, Génésio en a perdu deux en défendant
En plus des deux précédents, c'est une autre blessure - celle du capitaine Nabil Fekir* - qui a induit le choix le plus marqué de l'entraîneur lyonnais. Pour terminer un match qu'il peinait à contrôler depuis le retour des vestaires, Bruno Génésio a choisi de lancer Mouctar Diakhaby et d'opérer donc un changement de système en 5-4-1. Maxwel Cornet, en tribunes à Villarreal jeudi dernier ou Myziane Maolida étaient pourtant bien présents sur le banc. "On menait au score et je pensais que ça renforcerait notre assise défensive, qu'on aurait des situations de contres parce qu'on avait quand même encore 3 attaquants sur le terrain, arguait-il pour expliquer la manoeuvre. Un choix défensif à l'opposé de celui de Jean-Louis Gasset qui avait choisi de sortir un milieu de terrain pour terminer la rencontre avec un attaquant supplémentaire dans un système beaucoup plus offensif. "Lorsqu'on ne gagne pas, les choix sont forcément critiqués", concluait laconiquement Bruno Génésio. Jusqu'au déplacement à Caen jeudi prochain en quarts de finale de la Coupe de France, ils devraient toutefois nourrir un peu plus les débats.
Julien Quelen, au Groupama Stadium.