Plutôt discret au début de la saison après avoir occupé l’espace médiatique au moment de l’annonce de l’arrêt final de la Ligue 1 la saison dernière, Jean-Michel Aulas se refait un peu plus présent ces dernières semaines. Il est vrai que le dossier Rudi Garcia ainsi que la belle saison de l’OL et la perspective d’un titre le poussent à aller au front, afin de décharger son équipe de toute pression.
Depuis plus de trente ans au club, la méthode Aulas est rodée et fonctionne toujours. Conscient que l’OL est lancé dans un sprint final en championnat, le président lyonnais n’a pas hésité à sortir la sulfateuse pour défendre la bande à Garcia.
"On a à Lille un fonds vautour (Eliott Management Corporation), un PSG avec un Qatar surpuissant, et un Monaco dirigé par des investisseurs russes avec une fiscalité et des charges qui n’ont rien à voir avec les nôtres, a-t-il d’abord commencé dans un entretien à L'Equipe. Alors je me dis que ce serait quand même un drôle de pied de nez, en étant franco-français et entrepreneur local, d’arriver à battre ces grosses puissances."
Jamais le dernier au moment de brandir l’inégalité des forces dans le championnat de France depuis l'arrivée de QSI au PSG, Jean-Michel Aulas a poursuivi dans cette lignée.
"Lille a un actionnaire qui vient d’arriver avec une puissance financière énorme. Le PSG a le soutien d’un État où il se passe parfois des choses sur lesquelles les médias n’interviennent pas toujours. On est dans un environnement très particulier, qui ne fait pas appel à des modèles économiques, mais soit à des passe-droits, soit à des cas particuliers qui ne peuvent pas être un modèle pour les autres."
Après ses attaques contre Lille, le PSG et Monaco, le président lyonnais a réagi à la situation de son meilleur « ennemi », l’Olympique de Marseille. Avec une pique à peine cachée à destination de Jacques-Henri Eyraud, son homologue que les supporters appellent à démissionner.
"Gérer le club sans les supporters ? Moi, je ne sais pas faire. C’est pour ça que j’ai choisi délibérément de le gérer avec eux. Si certains estiment pouvoir faire autrement, qu’ils le démontrent. Mais je pense que ça ne peut pas être tenable. (...) Mais on ne souhaite à aucun club, aucun président et aucun groupe de supporters de vivre ce qui se passe en ce moment à Marseille."
Enfin pour que la boucle soit complète, la LFP en a aussi pris pour son grade. Lancé dans une procédure juridique depuis plus de six mois, Jean-Michel Aulas ne compte pas faire marche arrière malgré les déboires de la Ligue avec les droits TV. La décision d’arrêter le championnat suite au Covid-19 n’est toujours pas passée entre Rhône et Saône et Aulas en serait presque à savourer la situation sportive de certains clubs, qui avaient poussé pour l’arrêt il y a presqu’un an.
"J’espère que tous ceux qui ont aidé à prendre cette mauvaise décision se reconnaîtront. Ceux (les présidents de clubs) qui ont trouvé une qualification européenne ou un maintien dans une pochette-surprise ont été bénéficiaires de l’arrêt sur le coup, mais depuis, pour la majorité, tout va mal pour eux."
On le disait plus en retrait et prêt à passer le relai, Jean-Michel Aulas prouve encore une fois qu’il faut compter sur lui dans le paysage du football français.