L’Olympique Lyonnais entame mardi son aventure en Ligue des Champions par une opposition contre le champion de Russie, le Zenit St-Petersbourg. La méfiance est le maitre mot côté lyonnais avant ce grand rendez-vous. En raison de la forme inquiétante qu’affiche le 3e du dernier exercice de la Ligue 1, mais aussi des forces présentes en face. Et l’une d’elles est personnifiée par Artem Dzyuba.
Âgé de 31 ans, Dzyuba est l’attaquant numéro un de cette équipe dirigée par l’ancien parisien Sergey Semak. Et, il est aussi l’avant-centre attitré de sa sélection nationale. De longues années durant, le football russe a pâti de l’absence d’un grand buteur. Et, avec ce grand gaillard (1m96), le problème en question a été réglé.
Il est inarrêtable depuis la Coupe du Monde
En raison de ses caractéristiques physiques, Dzyuba a longtemps été perçu comme un attaquant bon uniquement à évoluer en pivot, jouer en soutien et alimenter ceux qui l’entourent aux avant-postes ou encore faire parler sa taille dans le jeu aérien. Et, ses faibles statistiques qu’il présentait pendant une bonne partie de sa carrière avaient validé cette image. Mais, c’était avant son éclosion, qui date du printemps 2018. Indésirable au Zenit où Roberto Mancini l’avait mis à l’écart, il avait été envoyé en prêt au sein de la modeste équipe d’Arsenal Tula. Un choix qui s’est avéré être payant pour les deux parties.
À Tula, le natif de Moscou s’est totalement libéré (6 buts en 10 matches), marquant notamment un but d’égalisation à la 88e contre le… Zenit. A la faveur de ce rebond, il a décroché une place dans la liste russe pour le Mondial à domicile. Et on connait la suite ; lors de la compétition planétaire, il a été l’un des hommes forts de la Sbornaya, poussant notamment le titulaire au poste Fedor Smolov sur le banc. Dzyuba est même devenu le héros de tout un peuple en signant un but décisif contre l’Espagne (1-1).
De retour à St-Petersbourg suite à cette renaissance, Dzyuba ne s’est pas reposé sur ses lauriers. En 2018/19, et en profitant notamment de la confiance totale que lui a accordée Semak, il a été le grand artisan du titre de champion récolté par le Zenit. Lors du match pour le titre contre le Krasnodar, il a répondu présent avec un doublé inscrit, dont une seconde réalisation sur le gong (95e minute) qui a permis aux siens de l’emporter 3-2 in-extremis.
Il a déjà fait souffrir les Lyonnais
L’exercice 2019/2020 a aussi débuté sous les meilleurs auspices pour Dzyuba. Il en est, par exemple, déjà à cinq réalisations en RPL, dont une le week-end dernier face à son ancien club de Tula. Il ne serait pas exagéré de dire qu’il est sur un nuage et sans aucune envie d’en redescendre. Le retour de la Ligue des Champions, une compétition qu’il n’a plus jouée depuis 2015/16, a même de quoi l’inspirer et l’amener à poursuivre sur sa lancée.
Les joueurs lyonnais, et en particulier les défenseurs, ont logiquement été briefés sur ce colosse venu du froid et tout le danger qu’il représente. En conférence de presse lundi, Jason Denayer n’a même pas essayé de feindre cette méfiance en avouant : « Leur attaquant a un profil spécial, grand et fort physiquement. Je dois m'adapter. On va tout faire pour bien le marquer. On travaille bien toute la semaine ». La méfiance est d'autant plus justifiée que Dzyuba avait déjà fait mal à l'OL par le passé. En 2015/16, il avait même signé un doublé à Gerland, précipitant l'élimination prématurée des Lyonnais.
Dzyuba n’est peut-être pas le plus doué des attaquants se produisant cette saison en C1, mais sa forme actuelle et aussi la détermination dont il a fait preuve pour devenir le meilleur de son pays incite le respect. Et, il est évident que c’est dans la capacité des Rhodaniens à le neutraliser mardi soir que réside la clé d’une bonne entrée en matière dans la compétition continentale.