Giroud : "Cent sélections, c'est un honneur"

Vous allez être centenaire, n’est-ce pas difficile avec la nouvelle génération ?
C’est vrai qu’il y a des sujets de conversations différents. C’est une génération 2.0 avec des choix musicaux différents. Il y a un petit décalage mais ça n’empêche pas d’avoir un bon feeling avec ces jeunes.
Michel Platini a dit qu’il n’était pas obsedé par le but et qu’une passe le rendait tout aussi heureux. Etes-vous d’accord ?
Je pense que Michel a tout à fait raison. Le plus important est de faire gagner son équipe. Lui était un 10 donc il doit avoir beaucoup de passes. Mon objectif est de l’égaler le plus rapidement possible et ce serait un privilège et un honneur d’égaler une telle légende du football français.
N’Golo Kanté est revenu en septembre avec les Bleus et n’avait pas rendu une telle copie depuis longtemps. En avez-vous parlé ?
On n’en pas discuté mais je sais qu’il est très attaché aux Bleus. Il a pris beaucoup de plaisir à revenir en septembre et ça s’est vu sur le terrain. On s’est chambré un peu, je lui demandais s’il avait vraiment envie de revenir avec toutes ses absences mais non il est très attaché.
Giroud : "La finale du Mondial 2018 est au-dessus de tout"
Le match contre l’Ukraine est-il un match de préparation ou avez-vous déjà la tête au Portugal ?
Chaque chose en son temps. On a un match amical qui peut s’apparenter à une préparation. Mais comme le dit le coach, même les matches amicaux on veut les gagner et pour bien préparer le Portugal, il faut bien jouer demain.
Après cent sélections, quel est le plus beau souvenir de votre histoire en Bleus ?
Il n’y a pas eu un moment à démarquer même si la finale du Mondial a été au-dessus de tout, où j’ai fondu en larmes. Je me souviens de ma première sélection et de mon premier but en Allemagne. Le but en Espagne a été aussi un moment fort. Ce que je retiens à chaque fois, c’est la communion avec l’ensemble du groupe et ça prouve la cohésion dans cette équipe, dans cette famille, entre frères. Il y a aussi ce tournant le 19 novembre 2013 avec ce match contre l’Ukraine et cette qualification pour le Mondial 2014.
A 34 ans, vous avez vu Chelsea faire de gros investissements devant. N’avez-vous pas envie de plus de facilité ?
Certaines personnes disent que je n’aime pas la facilité. J’ai écrit un livre qui s’appelle « toujours y croire » donc ce n’est pas pour partir au début de saison sans me battre. Après, il y a de la concurrence mais je vais me battre et on l’a vu en fin de saison dernière. Je suis persuadé d’avoir un rôle à jouer à Chelsea. On fera les comptes en janvier.
Giroud : "Je suis un bel exemple pour les jeunes"
A partir de quand les 100 sélections sont-elles devenues un objectif ?
J’ai signé en L1 à 25 ans, c’est un parcours atypique. La chance de jouer en Bleus à cet âge-là, ce n’est que du bonus. Je ne me suis jamais fixé de limites et peut-être qu’à 75-80, je me suis dit pourquoi pas les 100. C’est un beau chiffre mais j’ai encore de belles années devant moi.
Cette saison représente une année charnière pour vous, avec peut-être une 100eme sélection, l’objectif de dépasser Platini et peut-être Henry. Mais aussi peut-être votre dernière compétition internationale. Comment le vivez-vous ?
Il y a beaucoup de conditionnel dans votre question. On verra mais je me sens très bien physiquement et dans ma tête. On apprécie d’autant plus les choses à mon âge, je savoure ces moments.
Pensiez-vous arriver à 100 sélections lorsque vous regardez votre parcours ?
Si on m’avez dit que j’allais devenir centenaire à 34 ans, je ne l’aurais pas cru quand j’étais à Grenoble ou à Niort. Mais, c’est aussi la beauté du football. J’ai toujours gravi les échelons les uns après les autres grâce à des personnes formidables. Je suis un bel exemple pour les jeunes qui ne sortent pas professionnels à 17 ans.