Cela commence à ressembler à la belle aventure pour le 'PFC'. Actuel 3e de L2 malgré une relégation l'été dernier en National 1 puis un repêchage quelques jours avant la reprise, le club parisien peine toutefois à créer un engouement autour de lui. Dans son antre à Charléty, seule une infime poignée d'ultras motivés sont présents pour donner un peu d'âme à une enceinte qui, avec seulement 2.626 spectateurs de moyenne cette saison, résonne creux malgré l'excellent parcours sportif.
Susciter un engouement populaire à côté d'un PSG plus attractif que jamais depuis l'arrivée de la superstar Neymar: voilà l'un des casse-tête que doit résoudre le 'PFC' pour ne pas se casser les dents comme l'éphémère Matra Racing, et enfin installer durablement un second club qui compte dans la capitale, comme c'est le cas à Londres, Madrid ou Rome.
"J'ai l'habitude de dire qu'on n'est peut-être pas un pays de sport aussi évolué que l'Allemagne ou la Grande-Bretagne. Les stades ne sont pas pleins chez nous et pas seulement parce qu'ils sont moins confortables qu'ailleurs. C'est aussi un problème culturel", explique à l''AFP' Pierre Ferracci, président du club depuis 2012.
Retenir les talents franciliens
"Mais construire quelque chose à côté du PSG, c'est extrêmement difficile. Il n'y a aucune capitale en Europe où un club écrase à ce point sa région et en même temps où le football dans la région est très éclaté", ajoute-t-il.
Pour y parvenir, le patron du groupe de conseil Alpha (145 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016) a une stratégie claire: obtenir dès le "1er juillet 2018" un centre de formation agréé par la fédération française pour retenir les meilleurs talents franciliens, ce qui passe au moins par le maintien en L2.
"Avec l'agrément du centre, notre politique de formation, qui est déjà bonne, sera meilleure puisqu'on pourra garder certains de nos meilleurs gamins, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Je rappelle que chaque année, il y en a 15 à 20 qui partent de 11 ans à 19 ans et souvent les meilleurs", explique-t-il.
"Tant que vous n'avez pas un centre de formation agréé, vous ne pouvez pas faire de contrats professionnels avant 20 ans, de contrats d'aspirants à 15 ans et d'accord de non-sollicitation à 12 ou 13 ans", ajoute M. Ferracci, qui espère regrouper sur le site d'Orly "le centre de formation, l'équipe première masculine et féminine", issue de la fusion avec Juvisy.
Vinci et deux autres sponsors à venir
Pour réussir ce pari, M. Ferracci peut toujours compter sur le convoité Pierre Dréossi, qui a fait de Rennes l'un des meilleurs centre de formation français et qui était sollicité cet hiver par Saint-Etienne "et d'autres clubs de L1".
Et si les recettes billetteries sont encore loin d'être au rendez-vous, le club, qui dispose d'un budget d'une dizaine de millions d'euros, peut compter sur une surface financière solide grâce à une stratégie audacieuse en matière de sponsoring, à l'image de son partenariat avec le géant du BTP Vinci.
"L'objectif c'est d'ouvrir le capital dans le courant de l'année, et de consolider les partenariats avec un nouveau et important sponsor français et puis un nouveau et important sponsor étranger", annonce M. Ferraci, déjà accompagné de deux autres actionnaires "physiques".
En attendant de former les futurs Kylian Mbappé, le club fondé en 1969 peut s'appuyer sur des joueurs passés à travers les filets de la détection comme la révélation Redouane Kerrouche (23 ans), auteur en novembre d'un but à la Neymar contre le leader Reims, pour réussir l'exploit de la montée.
Dès 2019, pour les 50 ans du club? "Si l'on compare les budgets, la façon dont on a préparé la saison, évidemment c'est irréaliste de pouvoir penser à la montée. Il faut être honnête", estime l'entraîneur Fabien Mercadal. Maintenant il y a eu des surprises déjà dans le football, si on pouvait en être une de plus on ne refuserait pas."