Thomas Tuchel donnait ce vendredi sa première conférence de presse depuis plus de trois mois. Un petit événement, même si les habitudes ont légèrement changé avec la pandémie de Covid-19. L'entraîneur parisien n'a pas retrouvé les journalistes physiquement. Ces derniers ont nommé deux référents, qui se sont chargés de poser les questions au coach. Un point presse qui lance officiellement le retour du football au Centre Ooredoo.
Comprenez-vous la décision de Thomas Meunier et Edinson Cavani de ne pas poursuivre l'aventure ?
Thomas Tuchel : "C'est un petit peu dangereux de répondre par oui ou par non. Tout n'est pas si simple. Dois-je comprendre qu'on finisse la compétition sans des joueurs qui l'ont commencé ? Non, je ne peux pas. Est-ce que je dois tout comprendre aussi ? Non. Ce n'est pas seulement le cas pour Edi (Cavani) ou Thomas (Meunier), c'est aussi le cas pour Tanguy Kouassi. L'équipe était très forte, très soudée. On devra faire les deux finales et la Ligue des champions sans ces joueurs clés. C'est bizarre."
Comment trouvez-vous Neymar depuis la reprise et allez-vous faire attention aux blessures avec lui ?
"Il est dans un bon état d'esprit. Evidemment, il n'est pas prêt à jouer demain, mais on a cinq semaines pour se préparer et le plus important pour moi c'est qu'on reste ensemble sans grande blessure, qu'on retrouve notre rythme. Ce n'est pas facile. On a manqué quatre mois d'entraînement et on doit être très attentif à la santé des joueurs."
Êtes-vous inquiet pour la santé physique de vos joueurs justement, avant la C1 ?
"Oui, mais on a six semaines avant la Ligue des champions. Aujourd'hui, nous ne sommes pas capables de jouer un match de C1, mais ce n'est pas nécessaire non plus. Le but est d'arriver dans un bon état physique, avec un bon état d'esprit, pour les deux finales de Coupe de la Ligue et en Coupe de France. Après la seocnde finale, on aura encore deux semaines pour préparer la Ligue des champions. On ne doit pas perdre la tête avec la C1. Le premier objectif est la Coupe de France. On doit trouver des solutions et s'adapter car on ne s'est pas entrainés pendant plusieurs mois. C'est notre job de trouver des solutions."
Avez-vous demandé à ce que Thiago Silva reste et comment allez-vous le gérer pendant les deux prochains mois ?
"Depuis le premier jour, c'est un plaisir d'être son entraîneur. Il est super professionnel, ce sera notre capitaine jusqu'à la fin. Ce sont des décisions super difficiles, il y a plusieurs avis, plusieurs opinions, et à l'arrivée on doit trancher. Thiago n'est pas un joueur ordinaire. Pas du tout. Maintenant, on doit profiter ensemble de ces derniers mois et je suis convaincu qu'il reste un joueur important dans le vestiaire et pour moi. Lui et moi, on a une grande relation de confiance. Il est super fiable chaque jour et ensemble, on a la possibilité encore de gagner trois titres en cinq matches."
Regrettez-vous les départs des jeunes Kouassi et Aouchiche ?
"Ce sont deux cas différents. J'aime entraîner les jeunes et forcément, en tant que coach, je suis triste et déçu, même si pour Adil (Aouchiche), je peux le comprendre. C'était difficile de lui faire une place dans cette équipe au milieu de terrain. Je peux admettre qu'il veuille essayer d'avoir plus de temps de jeu ailleurs, mais je le regrette parce qu'il a beaucoup de talent. C'était possible à Paris, mais il aurait fallu avoir un petit peu de patience. Pour Tanguy, par contre, c'est autre chose. Il a beaucoup joué, même le match contre Dortmund, qui est sûrement celui où il y a eu le plus de tensions cette saison. Il a joué sans contrat, à 17 ans, je lui ai fait confiance parce qu'il le méritait. Il a eu sa chance dans cette équipe, et selon moi, ce n'était pas le moment pour lui de quitter le club. Il aurait pu jouer au milieu de terrain ou en défense centrale. C'était un joueur clé. Je ne peux pas le comprendre. Je suis triste, mais je l'accepte. C'est comme ça, même si c'est difficile de le comprendre au vu de sa situation."
Dans le cadre du mercato, la situation économinique du PSG vous inquiète-t-elle au sortir de la crise sanitaire ?
"Oui et non. Si on n'a pas d'opportunités sur le marché, on devra être créatif. On a perdu un grand buteur comme Edi, un joueur super fiable comme Meunier, et un grand talent comme Kouassi, donc on doit trouver des joueurs avec le même niveau et la même qualité. Ce n'est pas facile. Mais je suis calme car même si on achetait un joueur maintenant, il ne pourrait pas disputer les finales de Coupes ou la C1. Avec mon staff, il est essentiel que l'on concentrre notre énergie sur le groupe actuel."
Le PSG a-t-il moins de chance de remporter la C1 avec les départs de Meunier, Cavani et Kouassi ?
"On a joué avec Edi (Cavani), avec Tanguy Kouassi, et on a toujours joué avec Thomas Meunier. Alors oui, on manque de qualité, c'est clair. Ce sera plus difficile, sûrement. Mais ce n'est pas impossible. On est capable de gagner la compétition comme les sept autres équipes. Ce sera un tournoi, il n'y aura pas de match aller-retour et je suis sûr qu'on reste très forts. On va préparer l'équipe pour les deux finales et il faudra retrouver notre état d'esprit pour la Ligue des champions. Ce sera différent et un petit peu plus difficile."
Arrêter la L1 est-il un handicap pour vous dans la course à l'Europe ?
"Je pense que oui, mais je n'ai jamais été en colère vis-à-vis de ça. C'était une situation bizarre voire inconnue. La Ligue a voulu arrêter là. Nous ne sommes pas au-dessus de la société. Le plus important est que tout le monde soit en bonne santé. Je l'ai compris et je ne veux pas juger cette décision. Il faut l'accepter et je l'ai fait."
Comptez-vous encore sur Julian Draxler ?
"Clairement oui. Parce que je suis seulement concentré sur les deux finales de Coupe de la Ligue et de Coupe de France. Ce sera avec Drax. C'est un joueur important, qui a la qualité pour être sur le banc et sur le terrain. Il est là, il est prêt, et je compte sur lui absolument dans les quatre à cinq semaines à venir. Pour les finales et la Lgue es champiosn. Ensuite, ce n'est pas seulement mon choix. Mais j'aime beaucoup Drax et je suis très heureux qu'il soit là."
On a entendu parler d'Alex Telles (Porto) au PSG. Souhaitez-vous vraiment un renfort dans le couloir gauche ou faites-vous de la prolongation de Layvin Kurzawa une priorité ?
"On a déjà Juan Bernat. On a aussi Abdou Diallo qui peut jouer à gauche, mais je dois dire que Layvin (Kurzawa) a fait une très, très belle saison. Il a été très fiable, il a joué beaucoup de matches. Plus de 20 je crois (23). Si on a la possibiltié d'avoir Lavin et Juan, nous sommes très forts à ce poste. Je suis un petit peu inquiet parce qu'on va avoir beaucoup de matches dans une période très courte. Il nous faudra de la qualité, de l'expérience, et si on peut prolonger Layvin c'est bien pour moi, mais il est aussi nécessaire qu'on trouve une solution pour remplacer Thomas Meunier à droite. Je suis déjà content que Layvin soit là pour les deux mois à venir. On peut compter sur lui pour les deux finales de Coupes et la ligue des champions. C'est ce sur quoi je me focalise et on parlera ensuite de toutes les autres possibilités."