Posée entre le match aller en Ligue des Champions et le match retour au Parc, la double confrontation PSG-OM arrive à point nommé. Mais justement, comme le club de la capitale, qui survole la Ligue 1, a d'autres objectifs en tête, est-ce que la rivalité entre les deux clubs français est encore de mise en dehors et sur le terrain ?
Pour voir Paris défait par les Marseillais, il faut remonter à loin, très loin. Au 27 novembre 2011 très exactement. Depuis cette date, les Parisiens ont joué à 15 reprises toutes compétitions confondues contre les Phocéens avec un bilan comptable de 12 succès et 3 nuls. Sur le plan sportif, avec les recrutements faramineux de cet été et en jetant un bref coup d'oeil au classement du championnat, on serait tenté de tous répondre que malheureusement la rivalité n'est plus de mise. Ce serait faire mentir Pierre Ducrocq, ancien joueur du PSG (1994-2002) : "Pendant trois-quatre ans, l'OM a eu du mal à exister en Ligue 1 et on retrouve cette année une équipe plus intéressante, plus conquérante".
Et les statistiques donnent raison au consultant de 'RMC Sport' : Marseille ne s’est incliné qu’à une seule reprise lors de ses 3 dernières rencontres face à Paris toutes compétitions confondues (2 nuls). La dernière fois c'était le 22 octobre dernier (2-2). Une rencontre qui, sans Cavani et son égalisation dans le temps additionnel, aurait définitivement relancé l'exaltation des supporters.
Les Ultras, élément important de cette rivalité
Ce sont justement eux qui font vivre ce choc si important pour le football français. "Depuis un an, la rivalité entre supporters est vraiment revenue : ça peut chambrer, chanter", constate Ducrocq, "On est à un virage où on recommence à avoir de nouveau un sens à la rivalité qu'on avait perdu depuis six ou sept ans". Ce Val-d'Oisien de naissance tente de trouver une explication à cette baisse de ferveur : "J'ai connu les grandes années, très chaudes. Puis il y a eu le plan Leproux et les années qui ont suivies ont été très calmes. Mais là il y a un noyau dur avec les Ultras qui sont revenus". Une ambiance qui ne peut pas laisser les joueurs indifférents : "Le Parc va être bouillant dans le bon sens du terme. En rentrant sur le terrain, tu sais en tant que joueur que c'est un match spécial. Ce n'est pas un match de Ligue 1 classique".
Si les passionnés savent à quoi s'en tenir, qu'en est-il des joueurs ? Le PSG est composé majoritairement de joueurs étrangers, dont les plus anciens n'ont pas connu la grande époque des PSG-OM qui débutaient trois semaines avant la rencontre. D'ailleurs, l'un des faits marquants à l'issue du match au Vélodrome, c'était la déclaration de Mbappé qui avouait ne pas avoir pris "la pleine mesure de ce type de match".
L'ancien défenseur parisien nous éclaire : "Kylian est parti tôt de Paris, il n'a pas grandi au centre de formation comme d'autres. Au moment où il fait ses déclarations, c'est pas comme s'il avait vécu 6 ou 7 PSG-OM depuis le centre de formation. Mine de rien c'était son premier. Le plus important est de voir comment il va réagir maintenant". Concernant les autres joueurs qui n'ont pas grandi à Paris, le verdict est sans appel : "Tu ne peux pas demander aux joueurs d'avoir la fibre à l'intérieur du coeur car ce n'est pas leur ADN, sauf pour certains comme Rabiot ou Kimpembe".
Au Vélodrome, le 22 octobre dernier, les hommes de Garcia ont donné du fil à retordre aux Parisiens. Dans une bonne dynamique, l’OM reste même sur 8 matches sans défaite en championnat (6 victoires, 2 nuls). Une double-confrontation qui peut aider les hommes d'Emery à se préparer au mieux pour accueillir les Madrilènes le 6 mars prochain : "Pour moi, PSG-OM, vu le match aller, il est presque aussi important que le match qui arrive contre le Real. C'est la même façon d'aborder le match. Si le PSG est présent mentalement, c'est bon car il y a la qualité dans cette équipe". Deux matches à double tranchant également : en cas de défaite, cela pourrait jouer sur le moral des joueurs avant la rencontre à élimination directe.