Le Stade Rennais le savait. Ce jeudi, au Roazhon Park, le défi était de taille. Mais l'équipe bretonne arrivait avec ambition. Et ils l'ont prouvé d'entrée, avec une animation pleine de volonté et l'envie nette d'aller chercher haut les joueurs du Betis "pour les empêcher de repartir propre de derrière et ne pas perdre des mètres précieux", dixit l'entraîneur Julien Stephan. Un projet de jeu qui a tout de suite mis en difficulté les Andalous, menés 2-0 au bout de dix minutes.
Adrien Hunou, en pointe et qui a ouvert le score dès sa première occasion, était l'une des pierres angulaires du schéma présenté par son coach. "Mes consignes étaient de me placer entre les lignes et jouer les coups à fond", disait-il après le match. Un rôle qu'il a parfaitement tenu avant de décliner peu à peu après la demi-heure de jeu, à l'image de ses partenaires, privés de ballon par une équipe qui a terminé avec 75% de possession.
Julien Stephan n'a pourtant pas le sentiment d'avoir été trop ambitieux. Il préférait plutôt retirer le positif de la prestation de ses joueurs. "Il n'y a aucun regret par rapport à la stratégie, il y a plutôt la fierté d'avoir réussi à mettre en place ce qu'on voulait faire", répliquait le coach, à la fois fier et frustré par le résultat final, qui va obliger le Stade Rennais à marquer à Séville, au retour, la semaine prochaine.
"La sortie de Sarr nous a handicapés aussi"
"En deuxième mi-temps, on a perdu le ballon trop vite, par précipitation ou par mauvais choix sur certains gestes, ajoutait-il. On a des axes de progrès, mais on est encore en vie." Un discours optimiste soutenu par Hatem Ben Arfa, de passage devant la presse. Comme pour rappeler que ce n'était pas un soir comme les autres à Rennes. "On n'a pas réussi à tenir le ballon en deuxième mi-temps, et s'installer dans le camp adverse. La sortie d'Isma (Sarr, 49e) nous a handicapés aussi. Mais il n'y a que match nul, on n'est pas abattus, on est très positifs. Il y a la place pour leur faire mal", assurait l'ancien Parisien, auteur du troisième but rennais sur penalty.
Malgré tout, avec trois buts concédés à domicile, le Stade Rennais ne partira pas dans les meilleures conditions pour le second acte. "Ils étaient favoris avant le match, ils le sont toujours. Il faudra un exploit", lâchait Julien Stephan. Avec l'espoir de déjouer les pronostics qui seront évidemment en faveur du Betis puisque seulement 14% des équipes ayant fait 3-3 à domicile à l'aller sont parvenues à atteindre le tour suivant. Un défi accepté bien sûr.
Benjamin Quarez, au Roazhon Park.