"Je suis fier de figurer sur cette liste et le gagner serait un rêve" a déclaré Rodri concernant le Ballon d'Or, lors d'une conférence de presse avec l'Espagne il y a quelques semaines, où il parlait en tant que capitaine d'une Roja qui tente de se reconstruire, onze ans après son dernier titre majeur, l'Euro.
Depuis la génération dorée qui a innondé le football mondial entre 2008 et 2012, l'Espagne a connu un creux inattendu et la passation de pouvoir n'a pas pu avoir lieu avec la future génération, pas au niveau.
Mais si le pays champion du monde en 2010 a réussi à enfin remporté un titre en 2023, avec la Ligue des nations, deux ans après une surprenante demi-finale à l'Euro, c'est en grande partie grâce à Rodri, 27 ans, qui cesse de progresser et imposer son jeu depuis plus de quatre ans.
Il faut dire que le natif de Madrid évolue sous les ordres de Pep Guardiola à Manchester City depuis 2019, et est devenu un titulaire indiscutable de l'une des meilleures équipes du monde, vainqueur d'un triplé Coupe-Championnat-Ligue des champions inédit dans son histoire.
En inscrivant le but vainqueur de son équipe, le 10 juin dernier face à l'Inter, le milieu de terrain s'est mis à rêver du plus fou : le Ballon d'Or.
Présent dans le XI type de la Ligue des champions 2022/23 puis élu joueur de l'année dans cette même compétition, il termine finalement 5e derrière l'invincible Lionel Messi (1er), l'homme au triplé en finale de Coupe du monde Kylian Mbappé (3e) et deux de ses coéquipiers en club Erling Haaland (2e) et Kevin De Bruyne (4e).
Mais pour la première fois depuis 2012 et Andrés Iniesta, un joueur espagnol termine dans le top 5 du Ballon d'Or. Hormis Andres Iniesta (6e en 2013, 9e en 2015) et Sergio Ramos (6e en 2017), aucun n'avait atteint le top 10 ces dix dernières éditions.
Pire, aucun joueur espagnol n'a été nommé parmi les 30 finalistes l'année passée, en 2022, tout comme en 2023 hormis Rodri. Avec la nouvelle génération, il tente de changer la mentalité d'un groupe talentueux en sélection, mais trop inexpérimenté.
"Nous étions très forts mentalement", a-t-il dit après la finale de Ligue des nations en juin dernier, souhaitant "créer une culture de la gagne", comme entre 2008 et 2012.