Sabrina Delannoy : "J'ai envie de m'impliquer dans la Fondation PSG"

La finale de la Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et l'OL le 1e juin sera son dernier match professionnel. Après 12 saisons passées au PSG, Sabrina Delannoy a décidé à 31 ans de mettre un terme à sa carrière à la fin de cette saison. Celle qui a connu la section féminine parisienne dans le monde amateur, avant de connaître le professionnalisme en 2012 espère terminer sa 312e rencontre avec le maillot du club de la capitale en apothèose. Avant de se consacrer à la Fondation PSG, avec qui elle est sous contrat.
Sabrina Delannoy : C'est difficile de choisir. Je vais dire la première Coupe de France, qui à l'époque s'appelait le Challenge de France. C'était différent, une autre époque... Les enjeux n'étaient pas les mêmes, les conditions n'étaient pas les mêmes. On était complètement amateur et c'était un bel exploit. Individuellement, je vais dire le penalty au Parc des Princes contre Barcelone en demi-finale de Ligue des champions (2-0, 29/05). J'ai eu la sensation que c'était une belle récompense pour moi. J'ai pu partager ça avec ma famille qui était dans le stade à ce moment-là.
Vous parliez de vos débuts, le PSG féminin version amateur, ça se passait comment ?
On s'entrainait trois à quatre fois par semaine, le soir à 20h00 après le travail ou les études. On appartenait à l'association PSG et non à la SASP du club, donc on était un peu à l'écart de tout. C'est comme ça qu'on se rend compte du chemin parcouru. C'est une chance pour moi, un privilège d'avoir tout connu. En 2005, on jouait le milieu du tableau, on ne parlait pas du tout de nous. L'arrivée du nouvel actionnaire nous a permis d'avoir une vraie reconnaissance dans le club. D'avoir connu ce monde amateur me permet de profiter encore plus. Ces années-là ont été dures parce qu'on devait mener de front une double vie.
Quel a été votre pire souvenir ?
On pourrait penser que c'est la défaite en finale de Ligue des champions à Berlin en 2015, mais même pas. C'est plutôt la défaite contre Lyon en demi-finale (0-7) la saison dernière. C'était un moment difficile parce qu'au-delà de l'enjeu d'une finale, c'est un match où rien ne va dans le bon sens. Tout s'est écroulé ce soir-là dans un grand stade, avec du monde, dans un match très médiatisé. C'est difficile de se relever de ça.
Quelle est la meilleure joueuse avec laquelle vous ayiez joué ?
Cristiane. J'aurais pu dire Shirley (Cruz) également, mais Cristiane est exceptionelle. Techniquement, c'est une très grande joueuse. Il y a des moments où elle fait des choses que même les garçons n'arrivent pas à faire. On a de grandes joueuses dans notre championnat, mais Cristiane elle a un talent hors norme. Je suis contente d'avoir joué avec elle.
Quel est la plus grande fierté de votre carrière ?
Je pense que c'est la fidélité que je peux avoir avec le PSG. J'ai fait 11 années et plus de 300 matches. J'ai aussi réussi à mener de front mon double projet avec la Fondation PSG. Il y a eu des moments où on m'a laissé comprendre que ça allait être compliqué et ça m'a donné certainement de l'énergie pour montrer à ces personnes qu'elles se trompaient. Je reste persuadé que si j'ai été performante durant toutes ces années, c'est aussi parce que j'avais un bon équilibre en dehors du terrain. Il y a eu des années difficiles, mais je suis fier d'avoir défendu ces valeurs là et d'avoir mené ce projet qui me permet aujourd'hui d'avoir une reconversion.
Un stade de 5000 places au Camp des Loges pour les feminines Votre avenir est à la fondation ?
Ce n'est pas encore défini. J'ai un contrat à temps partiel en CDI avec la fondation mais on est en train de discuter d'un contrat à temps complet. On doit discuter mais je serai encore à Paris à l'avenir. Ma rencontre avec Christine (Le Gal, président de la Fondation PSG) a été un tournant pour moi. Ce n'était pas mon premier choix de faire mon premier stage à la fondation. Christine m'a fait une confiance aveugle, elle a vu en moi du potentiel en me permettant de rester concentrée sur le foot. Elle m'a pris sous son aile pour me faire grandir.
Le jour où elle va quitter la fondation, pourrait-on retrouver Sabrina Delannoy présidente de la fondation ?
C'est forcément quelque chose qui me plairait, dont j'ai envie. Je veux m'impliquer dans la fondation. J'ai aussi envie qu'elle reste parce que c'est elle qui mène la barque et qui la fait avancer. Je ne suis pas prête pour l'instant, j'ai encore besoin d'elle.
Votre entraîneur ou vos coéquipières ont-ils essayé de vous convaincre de faire encore une année ?
Tout le monde a essayé. C'est flatteur de voir ça. Je sais que j'ai fait une bonne saison et que mon corps me permet encore de continuer, mais je n'arrête pas à cause de ça. Le football n'est simplement plus ce qu'il y a d'important pour moi. J'ai d'autres projets qui m'appellent.