Depuis l'été dernier, Benjamin Stambouli porte les couleurs de Schalke 04. Contre un montant de 8M€, l'ex-international espoir avait été transféré du PSG. Un choix qu'il ne regrette pas. Outre-Rhin, il a retrouvé un temps de jeu conséquent. De plus, il découvre un championnat spectaculaire où il est facile de s'épanouir. Mais, il n'a pas oublié ses anciens clubs. Pour 'Goal', il est revenu sur ses années en Ligue 1 et les différentes expériences vécues.
Le titre de 2012 avec Montpellier, vous y pensez encore ?
Nous étions comme Leicester City, c'est très comparable. Nous avons eu une grande génération de joueurs. Certains d'entre eux ont atteint le top niveau. Olivier Giroud et Younes Belhanda arrivaient de la Ligue 2. Nous avons eu une alchimie incroyable entre les jeunes et les joueurs plus âgés. Cela nous a porté durant tout le parcours et cela s'est perpétué à travers tous les succès qu'on a connus. Personne ne pouvait nous arrêter.
Comment est arrivée la proposition du PSG ?
Elle est complètement tombée du ciel. Un jour, le directeur sportif du PSG m'a appelé. Puis, peu après, c'est l'entraîneur Laurent Blanc. Ils m'ont montré leur intérêt. Les pourparlers se sont très bien passés et c'était une offre que je ne pouvais pas refuser.
Que répondez-vous aux Français qui ont dit qu'en tant que natif de Marseille vous ne deviez pas jouer au PSG…
Les médias français en ont souvent rajouté sur cette histoire. Ils m'ont même montré un logo de Marseille comme tatouage sur ma poitrine, mais c'était travaillé, bien sûr. C'est assez simple : je suis né lorsque mon père travaillait à l'OM. C'est pourquoi j'étais un fans de ce club quand j'étais un petit garçon. J'ai même regardé leurs matches de Ligue des Champions sur notre magnétoscope. Ce n'est pas quelque chose d'inhabituel. Plus j'ai grandi, plus j'étais fier des clubs où j'ai joués en tant qu'adolescent. Je suis ensuite devenu un professionnel. Lorsque j'ai connu une belle progression à Montpellier, beaucoup de gens ont dit que j'avais un grand avenir à Marseille. Lorsque j'ai reçu l'offre du PSG, les Marseillais espéraient que je choisisse l'OM parce qu'ils m'ont convoité aussi. Ils voulaient qu'un gars de Marseille joue pour leur équipe. Mais je n'étais pas élevé là-bas. Les gens ont toujours essayé de me connecter à Marseille, mais il n'y a jamais eu cette attache. Lorsque j'ai signé pour le PSG, ce fut la folie sur les réseaux sociaux. À Marseille, on a dit «comment peut-on signer à Paris lorsqu'on est né à Marseille? Ce n'est pas normal". Et pour les supporters du PSG c'était : «Il a aimé Marseille en étant enfant, pourquoi est-il venu chez nous ?". Peut-être que j'aurais dû dire tout cela plus tôt, mais je pensais en quelque sorte que toute justification semblerait suspecte. J'espère avoir tout clarifié maintenant.
Que pouvez-vous nous dire sur Zlatan ?
Zlatan est très intelligent. Vous pouvez le remarquer même à la télévision en le voyant jouer. Dans sa vie privée, c'est encore plus. Il cerne bien et rapidement les gens. Il est extrêmement charismatique et très dominant en même temps. Néanmoins, il se moque de ça. Il rigole de sa réputation. Mais c'est aussi quelqu'un qui a beaucoup confiance en lui.
Une petite anecdote sur Zlatan ?
Nous étions avec les physios, on se faisait masser et la télévision était allumée. Zlatan était blessé à ce moment-là, mais il avait l'intention de jouer le match d'après. Soudainement, le titre "Zlatan, le retour du roi "est apparu à la télévision. Il m'a demandé de traduire ceci pour lui. Je suis sûr qu'il savait ce que cela signifiait. J'ai traduit la phrase et il a dit 'Benji, qu'est-ce que c'est que ça ? Je ne suis pas le roi. Je suis Dieu !' Et nous en avons rigolé tous les deux à ce sujet. C'est comme un petit jeu qu'il joue avec ses coéquipiers, avec le monde entier. Mais même quand on le connait bien, il garde encore une part de mystère en lui.
Paris est toujours obsédé par la conquête de la Ligue des Champions…
Cette obsession est une mauvaise chose pour PSG. Ca dévalorise tous les titres nationaux et tout le monde les prend pour acquis maintenant. Il est bon de viser haut. Mais c'est le même objectif qu'ont Barcelone, le Real Madrid, le Bayern et Manchester City. Le PSG n'est pas la meilleure équipe au monde. Il n'y a pas de moyen automatique de gagner cette compétition. S'ils peuvent garder leur équipe pendant quelques années, peut-être que cela se produira un jour. Mais c'est loin d'être une garantie.
Le départ du PSG était-il inévitable ?
Si Blanc était resté, je ne serais probablement pas à Schalke aujourd'hui. Je voulais faire la pré-saison, évaluer ensuite et en discuter avec Emery. Il m'a dit qu'il y avait beaucoup de concurrence et je ne serais pas son premier choix. Il m'a laissé la porte ouverte, je pouvais choisir librement. C'est alors que Schalke s'est présenté.
Comment évaluez-vous le niveau de la Ligue 1 ?
Si vous excluez la saison en cours, la Ligue n'est pas aussi attrayante qu'elle l'a été dans le passé. Personne ne peut rivaliser avec Paris. Il y a généralement beaucoup de matchs tactiques en France. Ce n'est pas toujours plaisant à regarder pour les fans. Il y a moins de spectacle qu'en Angleterre ou en Allemagne. Vous avez des transitions rapides de défense en attaque, une «culture de contre-attaque. Mais, en France, tout le monde veut contrôler le ballon.