Si son transfert semble être une bonne affaire --contrat résilié par Manchester United, transfert a priori sans indemnité, salaire annuel d'1,5 millions de dollars, neuf fois moins qu'à ManU-- 'Ibra' est dans le flou d'un point de vue sportif : il revient d'une grave blessure et débarque dans un championnat exigeant à bien des égards.
L'INCONNUE 'IBRA'
Sa réputation de buteur prolifique et spectaculaire n'est plus à faire : il a collectionné à travers l'Europe les trophées de meilleur buteur et de meilleur joueur.
Il est aussi le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe nationale suédoise avec 62 réalisations en 116 sélections, soit 0,53 but par match!
Mais 'Ibra' a 36 ans, un âge canonique pour un avant-centre. Et surtout, il a peu joué depuis onze mois. La faute à la plus grave blessure de sa carrière, une rupture des ligaments croisés du genou droit survenue en avril dernier en quart de finale retour de l'Europa League.
De retour sur les terrains en novembre, l'avant-centre au catogan n'a disputé que sept matches cette saison et n'a marqué un seul but.
Son entraîneur à Manchester United, Jose Mourinho, ne faisait plus mystère de ses difficultés physiques : "Zlatan est blessé, ou il n'est pas totalement satisfait de sa condition physique, ses sensations ne sont pas bonnes", avait expliqué le technicien portugais en janvier dernier.
LA MLS, UN CHAMPIONNAT EPROUVANT
Il a beau avoir attiré ces dernières saisons des anciennes gloires du Championnat d'Angleterre, comme David Beckham, Steven Gerrard, Ashley Cole, Didier Drogba, Robbie Keane ou Frank Lampard, le "soccer", comme est désigné le football aux Etats-Unis, ne permet pas (plus?) aux stars sur le retour de se diriger vers une retraite paisible avec une montagne de dollars.
À cause de son format d'abord: après une longue saison régulière (34 matches par équipe), le titre est décerné à l'issue de play-offs et récompense rarement ces dernières saisons les équipes aux effectifs les plus clinquants.
La nouvelle équipe d''Ibra', le Galaxy, a bouclé le championnat 2017 avec un bilan catastrophique, tandis que les puissants New York Red Bulls et New York City courent toujours après leur premier titre MLS.
Habitué à un traitement de star avec avions privés, Ibrahimovic va par ailleurs tomber de haut : les équipes MLS, comme le stipule le règlement, voyagent sur des lignes régulières et comme les déplacements sont longs à travers tous les Etats-Unis, la fatigue est un facteur à prendre en compte.
Autre spécificité de la MLS, certains stades sont équipés de pelouse artificielle (six sur 23), une surface jugée traumatisante pour les joueurs les plus âgées. Lors de son passage à Montréal (2015-16), la star ivoirienne Didier Drogba faisait l'impasse sur les matches disputés sur synthétique pour ménager ses genoux.
Enfin, 'Ibra', volontiers ombrageux, souvent hautain avec les journalistes, va devoir se soumettre au règlement MLS qui recommande aux joueurs de répondre aux questions de la presse invitée dans les vestiaires après chaque match.
LA JEUNESSE TRIOMPHANTE
Ibrahimovic arrive sans doute trop tard en MLS qui a pris un virage radical en matière de recrutement ces derniers mois.
Après les grands noms du football mondial, comme David Beckham, Thierry Henry, Didier Drogba ou encore David Villa et Bastian Schweinsteiger, toujours en activité, la MLS s'affirme petit à petit comme une alternative à l'Europe pour les joueurs qui cherchent à relancer leur carrière et ceux qui la débutent.
Des pépites du football sud-américain, comme l'Argentin Ezequiel Barco et l'Uruguayen Diego Rossi ont fait le grand saut vers l'étranger en rejoignant respectivement Atlanta et le Los Angeles FC.
Rossi, tout juste 20 ans, a déjà marqué trois buts lors de ses deux premiers matches. Avec une pointe de vitesse et une technique étourdissantes qui pourraient donner un sacré coup de vieux à Ibrahimovic.