Depuis plusieurs saisons maintenant, le PSG vit la même inquiétude au mois de janvier. Logiquement, le retour de trêve hivernale se traduit par un enchainement de matches, vu que le club de la capitale est engagé dans toutes les compétitions et a pour habitude de se qualifier aisément dans les Coupes domestiques. En Coupe de France, le premier test à Pontivy a été largement validé (4-0, le 06 janvier) tandis que les Parisiens disputent leur quart de finale de Coupe de la Ligue face à Guingamp, ce mercredi. A cela s’ajoutent bien sûr les matches de championnat tandis que l’hymne de la Ligue des champions retentira bientôt, du côté d’Old Trafford (le 12 février, face à Manchester United, en huitième de finale aller).
La saison passée, Unai Emery en avait fait les frais et avait dû se résigner à perdre quelques points lors du déplacement à Lyon, le 21 janvier 2018 (1-2). A priori, le calendrier de ce mois de janvier 2019 est plus qu’abordable. Cependant, il y a deux nouveautés. La première concerne le stage hivernal qui aura lieu au Qatar du 14 au 17 janvier. Les Parisiens avaient plutôt pour habitude de voyager après la dernière journée de L1 avant la trêve de décembre, et ce déplacement est programmé la seule semaine où ils auraient pu bénéficier d’un peu de répit.
Car la folle machine est lancée : le PSG dispute 17 matches entre le 06 janvier et la prochaine trêve, internationale cette fois, le 18 mars. Et potentiellement 3 de plus, s’il se qualifie en demi-finale de Coupe de la Ligue (29 ou 30 janvier), en huitième (5 ou 6 février) et en quart de finale (26 ou 27 février) de Coupe de France. Soit un match tous les trois jours. Au cours de son histoire, le Paris Saint-Germain n’a jamais disputé plus de 20 matches entre début janvier et la trêve internationale suivante (record établi la saison dernière).
Ce calendrier surchargé est dû, entre autres, au report de deux matches de Ligue 1 à cause des manifestations des Gilets Jaunes : "Concernant les matches en plus, Montpellier et Dijon, ce n’est pas facile d'accepter mais c'est comme ça". Une énième pique lancée par Thomas Tuchel, qui avait insisté à plusieurs reprises sur le fait qu’il avait accepté toutes les conditions pour pouvoir jouer plus tôt la rencontre face aux Dijonnais.
Un défi de taille pour le nouveau coach
La seconde nouveauté réside dans la manière pour Tuchel d’aborder une situation à laquelle il n’a jamais été confronté : "Il y a une phase de trois matches (Pontivy, Guingamp et Amiens, le 12 janvier) super importante pour nous, et le plus important c'est de bien nous entrainer. On a 17 matches à disputer, on joue tous les trois jours. C'est nécessaire qu'on soit très professionnel, car je n'ai jamais eu 17 matches en aussi peu de temps. Quand on est au PSG, on ne peut jamais se relâcher et faire moins. On doit accepter cette situation. On doit être capable de gagner tous les matches", expliquait-il en conférence de presse, hier.
Avec des stars prêtes à jouer toutes les compétitions, qu’il faudra ménager en vue de la C1 qui trotte dans toutes les têtes, la gestion du groupe devient le plus grand défi de Tuchel. Car si l’Allemand a réussi à inculquer une philosophie qui implique de ne pas choisir les matches et de tous les aborder avec la même motivation, une blessure de joueurs-clés pourrait constituer une véritable catastrophe pour la suite de la saison. Ce mardi, il a réitéré sa vision du management, surtout concernant la rotation dans un calendrier aussi chargé : "Nous devons trouver des solutions pour chaque match. On doit mériter de jouer ici et le niveau est très élevé. Pour les jeunes, attendre que le moment arrive n'est pas une bonne chose, ça se mérite. Et pour ça, on a besoin de nos cadres et d'élever notre niveau".
Si les plus jeunes joueurs du Paris Saint-Germain s’attendaient à bénéficier de davantage de temps de jeu grâce uniquement à l’enchaînement des matches, c’est raté ! Même si l’ancien coach de Dortmund n’a pas souhaité dévoiler ses plans à moyen terme, il s’est néanmoins montré pessimiste concernant la faculté du club à se projeter sans renforcer son milieu de terrain cet hiver : "Sans les joueurs au milieu, on ne peut pas gagner de matches en février, mars et avril", analysait-il, après avoir évoqué les situations d’Adrien Rabiot (qui ne fait plus partie des plans du PSG) et de Lassana Diarra (qui négocie actuellement une rupture de contrat). Un appel du pied qui ne passera sûrement pas inaperçu.