Xabi Alonso fait reculer Güler… et le fait briller dix fois plus

Même si ces derniers mois avec Carlo Ancelotti, il avait déjà commencé à apparaître plus régulièrement, Arda Güler est l’un des grands bénéficiaires de l’arrivée de Xabi Alonso au Real Madrid. Le technicien basque a testé différents rôles lors des deux premiers matchs, mais il semble avoir trouvé la clé pour tirer le meilleur de lui. Le joueur turc quitte l’aile et même la position de meneur de jeu pour reculer, parfois jusqu’à la base, afin de centraliser la construction du jeu et d’apporter son aide dans les tâches défensives.
Auparavant, il pouvait évoluer comme un '10' entre les lignes ou comme un '11' sur le flanc droit ; aujourd’hui, il occupe des positions de '5' ou de '6'. Dans le schéma à trois centraux utilisé par Xabi lors des deux dernières rencontres contre Salzbourg et la Juventus, Güler a pris ce rôle. Cela profite aussi à ses partenaires : Fede Valverde est plus libre pour la relance et Bellingham peut se projeter où il le souhaite.
Les cartes thermiques publiées par BeSoccer Pro montrent déjà un grand changement dans les zones d’action du joueur turc par rapport à la fin de la saison dernière. Au lieu de rester cantonné au côté droit et d’évoluer entre les lignes, il presse désormais sur tout le milieu, comme face à Salzbourg et à la Juventus. Xabi Alonso l’avait d’ailleurs expliqué en conférence après la victoire contre la Juve, en disant pourquoi il avait avancé Tchouaméni en sortie de balle en seconde période : "La Juve était plus basse, elle a un peu changé son plan. On a mis un double '6' avec Arda et Aurelien."
Jusqu’alors, ce rôle plus positionnel revenait uniquement à Güler, tandis que Bellingham et Valverde étaient plus mobiles. Il a fallu un temps d’adaptation pour intégrer ce nouveau rôle, Güler ayant débuté remplaçant contre Al-Hilal lors du premier match du Real Madrid au Mondial des Clubs. À son entrée, il évoluait davantage comme un '10'. C’est à partir du match contre Pachuca, où il est de nouveau entré en seconde période, qu’il a pris en charge la construction depuis la base.
Cette nouvelle position façonne un joueur totalement différent de celui qu’on connaissait à Madrid, comme le confirment ses chiffres. Avec Xabi Alonso, il cumule 247 minutes en quatre matchs dirigés, alors qu’il avait joué 2 212 minutes sous Ancelotti. Sa zone d’action plus reculée le tient éloigné de la surface : sa moyenne de passes clés est passée de 0,76 à 0,33, ses touches dans la surface de 2,69 à 1,99 et ses dribbles réussis de 2,25 à 1,66. C’est un autre type de joueur qui doit prendre moins de risques.
En contrepartie, le Real Madrid bénéficie d’un joueur beaucoup plus actif avec le ballon. Arda Güler est passé de 43,98 passes réussies par match à 68,08. Et pas seulement en quantité : 25,57 de ses passes sont verticales, contre 17,45 auparavant. En jouant face au jeu, il agit comme un métronome plutôt qu’un passeur décisif, avec des transmissions plus sûres.
Le Real commence aussi à changer sa façon de défendre. Sous Ancelotti, l’équipe attendait plus souvent en bloc médian, tandis que Xabi Alonso essaie d’aller chercher plus haut. Pour Arda, cela se voit aussi dans les chiffres. Son record le plus frappant concerne sa moyenne de récupérations : de 5,63 sur la saison à 6,97 pendant le Mondial des Clubs.
2ᵉ en passes réussies vers le dernier tiers (31)
2ᵉ en duels offensifs gagnés (11)
3ᵉ en passes progressives réussies (20)
3ᵉ en passes réussies (205)
3ᵉ en duels défensifs gagnés (13)
4ᵉ en récupérations après perte (12)
5ᵉ en récupérations (21)