"Je rêvais d'être un jour capitaine du Paris Saint-Germain", confiait récemment Christopher Nkunku à 'France Football'. C'est dans la peau d'un adversaire qu'il s'apprête finalement à retrouver son club formateur ce mardi (21 heures), en demi-finale de la Ligue des champions. Moins d'un an après son transfert à Leipzig, le milieu de terrain va tenter de jouer un vilain tour à ses anciens partenaires afin de se frayer une place en finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes. L'histoire d'un Titi en pleine ascension, qui n'aura laissé que de bons souvenirs à ses formateurs dans la capitale.
Saïd Aïgoun, qui a été son entraîneur à Paris en tant qu'adjoint de la réserve en 2015-16, décrit un jeune "agréable", dont "les qualités techniques, le caractère et l'intelligence de jeu" ne laissaient pas de place au doute. "Il était avec les U19, mais il s'entraînait déjà avec l'équipe professionnelle, rappelle-il pour 'Goal'. Il jouait le week-end avec nous en N2 et participait aux matches de Youth League. Il devait répondre présent, et il a su le faire en étant apprécié à la fois de ses partenaires et de ses coaches, que ce soit Laurent Blanc, Unai Emery, Laurent Huard, moi ou encore François Rodrigues au centre de formation. Tous lui prédisaient un grand avenir."
Laurent Bonadéi, son coach plus tôt au PSG, et actuel adjoint d'Hervé Renard pour la sélection nationale d'Arabie Saoudite, se souvient lui qu'il devait "faire attention à préserver son intégrité physique" du fait d'une croissance tardive. Mais il souligne que "maintenant, Nkunku a davantage cette capacité à aller dans les duels. Il a une frappe de balle exceptionnelle. On voit qu'il tire les coups de pied arrêtés." Autant de qualités auxquels s'ajoute sa polyvalence sur le terrain. "Avec Leipzig, il a joué à droite ou à gauche. Il a déjà évolué parmi les deux relayeurs, note Bonadéi. C'est intéressant pour un coach d'avoir un élément polyvalent comme lui. Il s'adapte et c'est un joueur fiable sur lequel on peut compter."
Entré dans le groupe professionnel à 17 ans au PSG, Christopher Nkunku a dû batailler pour s’imposer au milieu des stars. L'année dernière, il a tout de même glané plus de 2 500 minutes sous les ordres de Thomas Tuchel, mais c'est à Leipzig qu'il a donc fini par prendre son envol. Un choix justifié pour Jean-Claude Giuntini qui constate qu'il "a bien mené sa carrière jusqu'ici". Celui qui était son sélectionneur en équipe de France U16 précise d'ailleurs que Nkunku "a gagné en volume en multipliant les postes, il a appris les efforts intermittents. Et aujourd'hui, c'est un joueur spectaculaire et généreux qui colle bien au foot allemand, avec une bonne première touche de balle." Ses qualités ont séduit Julian Nagelsmann, qui n'a pas hésité à l'aligner à 32 reprises cette saison malgré la présence de joueurs importants comme Timo Werner, parti à Chelsea depuis.
L'international Espoirs français va maintenant devoir gérer ses émotions dans un match couperet, face à un club où il aurait tant voulu s'imposer. Son penalty raté en finale de Coupe de France l'an dernier contre Rennes semble déjà loin. Et c'est déterminé qu'il abordera ce match face au PSG, prêt à faire faire des étincelles.
Benjamin Quarez, pour 'Goal'.