"Oui je suis très heureux à l'heure actuelle, mais évidemment que je veux aller dans un plus grand club. Si un grand club vient et fait une offre, nous discuterons", déclarait Memphis Depay, le 8 août dernier, au sortir d'une rencontre perdue face à Chelsea en marge de l'International Champions Cup. Des mots pour le moins maladroits, à l'heure où le mercato estival n'avait pas encore fermé ses portes, qui avaient au moins eu le mérite de faire passer un réel message : fort de son dernier exercice avec 19 buts inscrits en championnat, le Batave ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Bien au contraire...
Dix jours plus tard, celui qui ne s'était pas imposé durant son passage à Manchester United entre 2015 et 2017 ouvrait son compteur but dès la 1ère journée de championnat face à Amiens (2-0) d'un sublime coup-franc. De nouveau, le message était passé. "C’est un joueur de classe mondiale. Il est décisif et c’est ce qu’on demande à ce genre de joueur. Il lui fallait du temps pour retrouver la confiance après une saison blanche à Manchester. Il s’est aussi remis en question, il a travaillé, fait des sacrifices pour le jeu de l’équipe", déclarait son entraîneur Bruno Génésio, conquis, au sortir de la rencontre. Sauf que depuis, plus rien ou presque de la part de Memphis Depay, incapable de convertir l'une de ses pourtant nombreuses occasions ces dernières semaines.
"En jouant numéro 10 ou attaquant, j'ai plus de liberté pour m'épanouir"
À sa décharge, il faut dire que le début de saison mitigé de l'Olympique Lyonnais n'était pas vraiment fait pour le mettre dans les meilleures dispositions, de même que l'arrivée de la recrue phare de l'été au sein du club rhôdanien, en la personne de l'international Espoirs Moussa Dembélé, pur numéro neuf qui évoluait sous les couleurs du Celtic Glasgow. En effet, recruté pour 22 millions d'euros, l'attaquant déjà auteur de 3 buts en 5 matches disputés depuis son arrivée à l''OL' contraint celui qui se voyait évoluer dans l'axe cette saison, à retrouver son poste d'ailier gauche. Frustration.
Une position que le joueur de 24 ans connaît bien, certes, mais qui n'est visiblement pas son poste préferentiel. Et il ne s'en cache pas. "J'ai joué dans plusieurs systèmes dans ma carrière, beaucoup à gauche mais également en attaque ou au milieu du terrain. C'est à l'entraîneur de voir où il peut m'utiliser du mieux possible, mais c'est vrai qu'en jouant numéro 10 ou attaquant, j'ai plus de liberté pour m'épanouir, demander le ballon... J'aime cette position, mais je peux jouer à toutes les positions que me demandera l'entraîneur", déclaraît-il à ce sujet le 8 septembre dernier.
Quoiqu'il arrive, face à un FC Nantes relégable au coup d'envoi et pour le compte de la 8ème journée de Ligue 1, c'est bel et bien dans cette position qu'était aligné celui qui compte 40 sélections et 11 buts inscrits pour les Pays Bas. Avec une réussite particulièrement moindre. Trois duels gagnés sur les dix disputés, vingt et un ballons perdus et une seule tentative, non cadrée... Une nouvelle prestation insipide à mettre à son actif.
Memphis Depay, un homme de grands rendez-vous
Conséquence logique de cette nouvelle copie manquée, Memphis Depay débutait la rencontre face au Shakhtar Donetsk sur le banc mardi soir (2-2). Toutefois, les lyonnais se faisant malmener par les ukrainiens pendant près d'une heure de jeu, le Batave était appelé à la rescousse par son entraîneur Bruno Génésio. Un coaching payant, puisque s'il n'a ni marqué ni délivré une passe décisive, l'ailier a littéralement changé le visage de sa formation, qui, menée 0-2, parvenait à revenir au score, sous l'impulsion de celui qui était entré en jeu à la 63ème minute. "Memphis a apporté énormément avec le changement de système (en 4-4-2 losange, ndlr). On est passé à deux attaquants et ça a apporté plus de percussion, de qualité technique. Je pense que ça amené beaucoup d'enthousiasme à toute l'équipe", se réjouissait Bruno Genesio au moment de distribuer les bons et les mauvais points après la rencontre, satisfait.
Pourtant, voir Memphis Depay se montrer décisif dans un rendez-vous important s'apparenterait presque à une habitude, lui qui, à l'image de sa personnalité, est plus à l'aise quand il sait les regards et autres projecteurs braqués sur le moindre de ses mouvements.
Ainsi, la saison dernière, il avait d'abord offert la victoire à 'l'OL' à la 95ème minute d'un coup de canon dont il a le secret face au Paris Saint-Germain (2-1), après une inquiétante période de sept journées sans trouver le chemin des filets. S'en étaient suivies sept nouvelles journées sans marquer... Jusqu'à une nouvelle réalisation décisive inscrite sur la pelouse du Stade Vélodrome dans le temps additionnel, permettant, de nouveau, au club aux 7 titres de Champion de France de prendre 3 points qui s'étaient ensuite avérés cruciaux dans la course à la Ligue des Champions. Alors forcément, alors qu'il reste actuellement sur 7 matches de Ligue 1 sans marquer cette saison, le déplacement au Parc des Princes dimanche soir (21h00) pourrait bien être celui de la résurrection.